La crise sanitaire que nous avons traversée – et que nous traversons toujours – va laisser de profondes marques dans notre économie. Selon toute vraisemblance, le retour à une situation normale prendra de longues années.
Les PME et les TPE, qui représentent 99 % des entreprises, sont évidemment des acteurs majeurs de l'économie française : elles emploient 49 % des 14 millions de salariés que compte la France. Il paraît donc évident que le soutien massif à ces entreprises est un levier que nous ne devons pas négliger pour relancer notre économie. Or l'épargne des Français n'a jamais été aussi forte ; selon l'INSEE, c'est du jamais vu depuis quarante ans. La Banque de France prévoit que d'ici la fin de l'année, l'épargne totale des Français représentera 100 milliards d'euros.
Pour venir en aide à notre économie réelle, il convient donc d'encourager l'investissement des particuliers auprès des entreprises françaises, afin d'amorcer un cercle vertueux en matière d'emploi et de consommation et de relancer notre économie.
Pour cela, notre droit positif dispose déjà d'un très bon outil, le dispositif de réduction d'impôt dit Madelin, que je vous propose de renforcer. Je sais que vous venez de décider par décret la date d'entrée en vigueur – le 9 mai 2021 – des dispositions relatives à la réduction d'impôt pour les souscriptions au capital des entreprises françaises, mais il serait judicieux de réfléchir à une nouvelle augmentation du pourcentage de réduction d'impôt et à un relèvement du plafond des sommes investies.
Je sais aussi que si nous prenions cette mesure, la Commission européenne devrait confirmer une nouvelle fois la conformité du dispositif au droit communautaire, ce qu'elle a fait dans sa décision du 31 mars dernier. Puisqu'elle a jugé votre dispositif conforme, il n'y a pas de raison qu'elle ne fasse pas de même à cette occasion et je pense qu'il est temps de profiter du niveau d'épargne inédit des Français pour soutenir les entreprises françaises.