Votre affirmation, monsieur le rapporteur général – il n'y a pas besoin d'augmenter la fiscalité, notamment sur les revenus capitaux –, mériterait de longs débats. En fait, la situation actuelle est plus grave que la crise financière que nous avons connue en 2008, lorsque l'État a creusé le déficit en volant au secours des banques sans même leur demander de contrepartie.
Cette fois-ci, nous assistons à une perte de production des richesses réelles sans équivalent depuis la seconde guerre mondiale. Vous pouvez vous illusionner sur la remontée du PIB, elle ne pourra pas effacer ces deux ans de pertes. Qui va payer ? Vous, vous faites porter l'effort sur les revenus du travail, en réformant les retraites, les allocations chômage, etc. Nous, nous estimons que c'est le capital qui doit payer, notamment parce que ce sont ses profits qui tirent le plus grand avantage de la politique conduite depuis des années.
Ne nous dites pas qu'il n'y a pas à s'inquiéter. M. Le Maire nous annonce une super-austérité pendant les cinq ans à venir : l'augmentation des dépenses publiques serait limitée à seulement à 0,7 %, un taux inédit depuis des années. Et vous prétendez que nous n'avons pas besoin de recettes ? Mais bien sûr que si, nous en avons besoin, et pas seulement parce que, sinon, le déficit va encore augmenter. En fait, les événements que nous traversons devraient vous faire prendre conscience que nous avons besoin d'argent pour les dépenses publiques, notamment pour l'école et la santé.
Où irez-vous le chercher, cet argent ? Il est possible d'en emprunter une partie parce que les taux d'intérêt sont faibles et que, comme nous le proposons, on peut annuler la dette. Mais il faut aussi cesser d'appauvrir l'État en réduisant ses recettes, notamment celles qui proviennent du capital car, tous les chiffres le montrent, ce dernier est depuis des années le grand bénéficiaire des politiques menées. Votre réponse et me laisse pantois.