Il propose de mettre enfin en place un plan d'urgence contre la pauvreté, à la hauteur de ce qui se passe en ce moment dans le pays. La crise du covid-19 est survenue dans une situation déjà fort mauvaise, puisqu'en 2018, en France, on comptait près de 9,3 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, nombre qui a augmenté avec la crise. La Fédération des acteurs de la solidarité évoque le chiffre de plus d'un million de Français qui seraient passés sous ce seuil. Des données plus précises montrent une situation où de plus en plus de gens ont recours à des banques alimentaires. La Fédération française des banques alimentaires estime que 8 millions de personnes ont actuellement besoin d'une telle aide, contre 5,5 millions de personnes en 2019.
Nous sommes donc dans une situation d'urgence. Mener des politiques visant à attirer les capitaux, nous en avons parlé tout à l'heure, ne permettra pas de réparer, comme par magie, ce qui ne marche pas depuis des années, c'est-à-dire l'aide à ces gens réduits à la pauvreté. Nous proposons donc deux mesures : l'automatisation du versement des minima sociaux et une hausse de leur niveau à 1 063 euros – le seuil de pauvreté –, ainsi que l'abaissement à 18 ans de l'âge d'ouverture du revenu de solidarité active (RSA).
De telles dispositions permettraient non seulement d'agir contre la pauvreté, mais auraient également un effet multiplicateur bien plus efficace que les mesures d'offre contenues dans le plan de relance, dont l'effet multiplicateur, d'après le rapport économique, social et financier, ne dépasse pas 0,5. Or il est beaucoup plus important de favoriser la demande en aidant ces personnes qui ont besoin de cet argent ne serait-ce que pour vivre. Cela coûterait 37 milliards d'euros, somme à rapporter à toutes les recettes que nous vous avons proposées et que vous avez refusées.