Les chiffres que vous avancez, monsieur le rapporteur, montrent bien le décalage entre, d'une part, l'argent dépensé, par le biais du plan de relance, en faveur des entreprises et, d'autre part, l'argent consacré à la lutte contre la pauvreté. Je rappelle les mesures prises depuis le début du confinement : 200 euros versés en juin aux jeunes allocataires non-étudiants de l'aide personnalisée au logement (APL), ainsi qu'à certains étudiants, avec des conditions restrictives ; 150 euros versés fin novembre aux jeunes allocataires non-étudiants de l'APL, ce qui représente 400 000 personnes, et aux étudiants boursiers ; repas dans les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) à 1 euro pour les boursiers depuis la rentrée… et c'est presque tout.
L'augmentation de crédits de 150 millions d'euros que vous annoncez est donc en décalage avec les milliards d'euros du plan de relance et ne permettra pas d'apporter de réponse au fait qu'un étudiant sur cinq vit actuellement sous le seuil de pauvreté, au fait que le taux de chômage des jeunes s'élève à 20 % ni au fait que la crise a aggravé cette situation, comme vous l'avez vous-même reconnu. Nous sommes loin du compte.