…davantage établies pour éviter d'engager la responsabilité pénale des ministres que pour protéger les plus âgés. Quel sens y a-t-il à empêcher un homme de 97 ans de mourir en EHPAD ? Il peut mourir n'importe quand, de n'importe quoi.
Les laisser mourir, c'est les laisser vivre, et les laisser vivre, c'est les laisser mourir. Ils ont été enfermés durant de longs mois. Qu'avaient-ils fait alors qu'ils étaient revenus de la guerre ? En voulant les prévenir de la mort brutale due au coronavirus, ils ont été conduits vers une mort sociale, lente et pénible dans l'abandon et la solitude. En voulant les empêcher de mourir, on les a empêchés de vivre et beaucoup en sont morts.
Considérez la mission du collectif Tenir ta main. Je reverrai toujours cette vieille dame de 88 ans, pleurant derrière le portail de l'hôpital parce que son mari était mort et que, surtout, on lui avait interdit d'aller le voir après soixante-dix ans de vie et de nuit communes. Combien sont-ils à ne pas avoir pu voir leurs proches ?
Enfin, la vaccination est venue offrir une porte de sortie tardive mais bienvenue. Au 12 juin, selon le site covidtracker.fr, plus de 83 % des personnes âgées de plus de 65 ans ont reçu au moins une dose de vaccin contre la covid-19. Pourtant, savez-vous que, dans ma circonscription, il faut toujours prendre un rendez-vous pour rendre visite à son aîné en EHPAD ?
Entre le 10 avril et le 10 mai, le taux de vaccination des 75-79 ans est passé de 69 à 82 %, soit une augmentation de treize points, alors qu'entre le 10 mai et le 10 juin, il n'a augmenté que de six points, pour atteindre 88 %. Nous risquons donc d'atteindre une forme de plafond de verre. C'est l'une des questions que nous aurons à nous poser ce soir : comment convaincre les dernières personnes à vacciner ?
Je terminerai en évoquant la question des opérations déprogrammées et des détections tardives de maladies. Une fois de plus, le coronavirus est venu bouleverser un système de santé déjà fragile. Des opérations et des dépistages n'ont pu avoir lieu ou ont été repoussés.
Voilà certains des sujets que nous pourrons aborder ce soir. Je remercie nos collègues du groupe Agir ensemble de nous en avoir donné l'occasion et j'encourage le Gouvernement à apporter aux Français des réponses claires et précises.