Intervention de David Corceiro

Séance en hémicycle du lundi 14 juin 2021 à 21h30
Impact des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire sur la santé et l'espérance de vie des français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Corceiro :

La crise sanitaire à laquelle le monde a été confronté est sans précédent. Elle a touché tous les pans de notre société et de notre économie, et elle a mis en évidence les liens intimes entre la santé des êtres humains, celle des animaux et notre planète. Chaque pays, chaque gouvernement, chaque citoyen a dû faire face à une situation inédite et éprouvante. Aujourd'hui, nous entamons ensemble une réflexion nécessaire pour évaluer les arbitrages du Gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire et anticiper leurs effets sur la santé et l'espérance de vie des Français. Cette démarche d'évaluation et de contrôle est importante pour notre démocratie : il s'agit d'appréhender a posteriori les conséquences des décisions afin d'améliorer le fonctionnement des services de l'État pour tous les Français.

La ligne de conduite du Gouvernement et de la France entière a été dictée par l'intérêt général et l'impératif de sauvegarde de chaque vie. Chaque Français a compté, chaque perte a été déplorée. Immense peine pour notre pays, nous avons perdu plus de 100 000 Français.

Les décisions prises ont permis de sauver des centaines de milliers de vies. L'administration centrale n'a cessé de prendre des décisions, la priorité ayant été de protéger la vie de chaque citoyen. Le Gouvernement a fait preuve de réactivité et de lucidité tout au long de la crise. Nous avons cependant rencontré des difficultés car l'intérêt général et la protection des vies ont dû s'imposer face à la pleine liberté.

De multiples facteurs ont entamé la santé psychologique de nos concitoyens : l'isolement, notamment des étudiants et des résidents d'EHPAD, la précarité financière, la peur du virus au quotidien, la perte de proches, les confinements successifs, la privation de libertés individuelles, la fermeture des établissements de vie et de divertissement et les violences intrafamiliales. L'inventaire est long ! Il importe de rappeler la diversité des situations et des difficultés éprouvées par chacun.

À tous, je veux montrer ma profonde reconnaissance pour leur patience et leur résilience face aux restrictions qui ont certainement sauvé des millions de vies. Les difficultés sont souvent apparues insurmontables, mais nous avons tenu tous ensemble.

La crise sanitaire doit aussi nous permettre de prendre conscience d'éléments importants ayant trait à notre système de santé. À ce titre, il est important de souligner que les hésitations du début de la crise ont suscité une vive remise en question et un redressement rapide : en effet, si le début de la crise a été marqué par un manque de masques et de matériel essentiel aux soignants, une véritable prise de conscience a eu lieu sur l'hôpital. Cette institution a été un pilier essentiel pour résister au virus ; elle a tenu. Avec elle, des millions de professionnels de santé ont soutenu la France et ont soigné leurs concitoyens dans des conditions parfois difficiles.

Dès l'été 2020, le ministre des solidarités et de la santé a lancé le Ségur de la santé afin d'œuvrer, en concertation avec le secteur, à une revalorisation franche. Cette dernière a été illustrée par des mesures fortes : revalorisation du salaire de 1,5 million de professionnels de santé ; hausse de la rémunération des stagiaires, étudiants en médecine et internes ainsi que de celle des médecins hospitaliers en début et en fin de carrière. En somme, 9 millions d'euros supplémentaires ont été investis pour gratifier ces héros de la crise et mettre en valeur leur dévouement.

En mars dernier, le plan d'investissement pour l'hôpital public a été présenté : il prévoit de lui consacrer 19 milliards d'euros dans la décennie à venir. Ce montant représente le double des investissements totaux des vingt dernières années ; il s'accompagne d'un programme ambitieux de soutien à des projets de santé de grande ampleur et de la reprise de la dette des établissements de santé en difficulté financière et souhaite engendrer la politique d'autonomie des territoires.

La crise a été un obstacle immense, mais elle nous a permis d'améliorer notre système de soins et de mettre en valeur des professionnels essentiels ; l'hôpital a été revalorisé, ce qui a permis d'anticiper davantage l'organisation et la résistance aux menaces sanitaires. Elle a aussi ouvert la voie à une meilleure prise en considération de la santé psychologique et mentale des Français, celle des étudiants et de la jeunesse étant jusqu'alors minimisée.

Chers collègues, il convient à présent d'identifier l'impact des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire sur la santé et sur l'espérance de vie de nos concitoyens. Ce débat permettra d'évaluer les conséquences de la crise afin d'y remédier et, surtout, de les prévenir.

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