Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 14 juin 2021 à 21h30
Impact des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire sur la santé et l'espérance de vie des français

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

…– sans même parler de l'école et de l'université, que j'aurais dû mentionner en premier – ont évidemment eu un retentissement psychologique important sur les populations concernées.

Nous avons mis en place de nombreux dispositifs pour essayer de venir en aide aux personnes en difficulté et pour maintenir une offre de soins de santé mentale. Nous avons ainsi lancé un numéro vert et créé des postes de psychologues dans le secteur public – je suis sûr que vous y êtes sensible.

Néanmoins, personne n'a dit que ce serait suffisant, et nous allons continuer à travailler sur l'accès aux soins de santé mentale. Il existe des « chèques psy » pour les enfants et pour les étudiants. Plus globalement, les Assises nationales de la santé mentale et de la psychiatrie souhaitées par le Président de la République, qui se tiendront dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois, permettront de proposer une réforme ambitieuse pour la santé publique et la psychiatrie, notamment dans le secteur public.

J'en viens à la question des covid longs. Mme la députée Patricia Mirallès est très impliquée auprès des associations concernées, que j'ai eu l'occasion de recevoir également. Nous ne savons pas tout sur le covid long. Nous ne savons pas tout sur ce qui provoque des symptômes persistants au-delà de plusieurs semaines. Des projets de recherche clinique, fondamentale et appliquée, sont menés, particulièrement dans les hôpitaux français. J'ai eu l'occasion de m'y rendre à plusieurs reprises tout comme le Président de la République. On soupçonne la présence de troubles dits dysautonomiques chez des gens jeunes, en bonne santé, qui affichent pourtant un rythme cardiaque de cent quinze pulsations par minute au repos.

Certaines personnes conservent des séquelles comme l'anosmie ou l'agueusie – pertes du goût ou de l'odorat – que la rééducation permet d'atténuer. D'autres ont gardé des séquelles psychologiques. D'autres encore étaient tout simplement très fatiguées, voire épuisées, souffrant même de troubles de la concentration, et se rétablissent progressivement.

Nous structurons des filières et des réseaux de soins. Toutes les autorités sanitaires – la Haute autorité de santé (HAS) mais aussi tous les collèges médicaux possibles et imaginables – ont publié des recommandations pour venir en aide à ces personnes et leur proposer une rééducation appropriée, notamment s'agissant de la réadaptation à l'effort. Cela nécessite des actes de kinésithérapie assez spécifiques et précis, ainsi qu'un accompagnement psychologique, car ces personnes sont souvent à bout après plusieurs semaines ou plusieurs mois de maladie.

Nous commençons à observer des taux de récupération intéressants. Nous n'avons pas encore assez de recul pour vous donner toutes les statistiques. Sachez néanmoins que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a consacré une journée entière à cette question il y a environ deux mois, et que la France disposait, de très loin, du plus grand registre de suivi des patients atteints de covid long. Ce suivi concerne en effet près de 40 000 personnes en France contre quelques centaines chez certains de nos voisins du sud de l'Europe. Nous continuons de structurer les réseaux et d'apprendre des covid longs ; nous ne lâcherons personne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.