Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 14 juin 2021 à 21h30
Impact des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire sur la santé et l'espérance de vie des français

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Puisque vous évoquez de la vaccination, je pourrais, si j'étais taquin, noter que la campagne se passe manifestement bien puisqu'elle n'a fait l'objet d'aucun commentaire. En général, lorsqu'on ne parle pas d'un sujet dans l'hémicycle, cela signifie que les choses se passent bien. De fait, nous comptons plus de 30 millions de Français primo-vaccinés. C'était l'objectif audacieux, ambitieux, que nous avions fixé en décembre.

La confiance des Français dans la vaccination ne cesse de grandir, semaine après semaine. La France était en queue de peloton dans ce domaine. Dans les enquêtes d'opinion, les intentions de vaccination étaient presque descendues à 40 %. Or nous sommes désormais parmi les pays en pointe en la matière, avec un taux d'intentions vaccinales à plus de 80 %. Les Français sont un peuple qui réfléchit. Il doute parfois, il critique, mais il est capable de changer d'avis, et de dire aussi quand les choses vont bien.

En ce qui concerne le Sinopharm, il est reconnu par l'OMS, mais ne l'est pas par l'EMA. Il n'y a pas de raison mystérieuse à cela. Les fabricants de tous les vaccins reconnus par l'EMA ont déposé une demande d'homologation, sur présentation de leurs données scientifiques et biologiques, en toute transparence. Des experts indépendants issus de plusieurs pays européens ont alors pu statuer sur la sécurité et l'efficacité du produit. Certains groupes pharmaceutiques ont déposé des demandes, d'autres non. Certaines demandes déposées tardivement sont encore à l'étude.

Il me semble très compliqué de reconnaître la validité d'un vaccin qui n'a pas reçu d'autorisation de la part de l'EMA. D'ailleurs, les pays européens n'utilisent pas ce vaccin – ni les Allemands, ni les Italiens, ni les Espagnols. Ils ne vaccinent pas leur population avec, mais ils observent que des personnes venues de l'extérieur peuvent avoir eu recours à ce produit. Les pays d'Europe amenés à reconnaître des vaccins ne disposant pas de l'homologation de l'EMA sont plutôt des pays du Sud, qui s'attendent à recevoir beaucoup de monde pendant la période estivale.

Nous cherchons sur ce point une coordination européenne. J'ai participé au G7 des ministres de la santé la semaine dernière. Pour l'instant, la position de la Commission européenne n'a pas évolué : les vaccins ne sont reconnus que s'ils ont été évalués, en toute transparence, par les autorités compétentes. Si la situation évolue, vous obtiendrez peut-être une réponse plus favorable. Je suis désolé de ne pouvoir vous donner satisfaction.

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