Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 14 juin 2021 à 21h30
Impact des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire sur la santé et l'espérance de vie des français

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Pendant la première vague, face à l'inconnu et la montée du covid-19 partout sur le territoire, une déprogrammation massive nationale, dans tous les secteurs, a été décidé afin de libérer suffisamment de lits de réanimation pour accueillir tous les malades. Cela a permis d'éviter la saturation des hôpitaux ; nous n'avons ainsi pas vu des malades sous oxygène dans les voitures, comme dans certains pays.

Pendant la deuxième et la troisième vague, la déprogrammation a été progressive, territoire par territoire. À chaque fois qu'il y avait besoin de lits de réanimation, des blocs opératoires étaient transformés en unités de réanimation pour pouvoir accueillir tous les malades. La déprogrammation a été bien moindre. À ceux qui m'interpellaient : « Vous avez dit que 12 000 lits de réanimation seraient disponibles, mais vous n'en êtes qu'à 8 000 ! », je n'ai cessé d'expliquer que pour atteindre le chiffre de 12 000 lits, il aurait fallu une déprogrammation totale des soins alors que le nombre de lits nécessaires pour soigner les malades ne l'imposait pas. Vous me suivez ?

Vous faites une confusion, monsieur le député : les chiffres que vous citez n'indiquent pas une surmortalité par cancer, mais les déprogrammations, les pourcentages d'opérations de chirurgie qui ont pu être repoussées ; ce n'est pas du tout la même chose. Nous disposerons d'indicateurs établis à partir des données transparentes de l'INSEE un an plus tard ; ils compareront la surmortalité grâce à des études par pathologie.

Plus de 40 000 actes de chirurgie ont été déprogrammés ou repoussés, notamment pendant la première vague : en mars, 10 % d'interventions de chirurgie de cancérologie en moins par rapport au mois de mars précédent ; en avril, qui correspond au pic, 30 % en moins. Nous avons ensuite observé une stabilisation progressive : en août, nous étions à l'équilibre – si je puis dire. Les activités de chirurgie de cancérologie ont augmenté de 3 % en septembre, de 5 % en novembre et de 5 % en décembre. On constate donc un effet de rattrapage d'une partie des actes de chirurgie.

Bien évidemment, certaines chirurgies n'ont pas été pratiquées. Certains patients ont reçu d'autres types de traitements ou des traitements conservateurs pour attendre. Nous ferons toute la lumière sur le sujet. Pour cela, il nous faudra disposer de toutes les données et d'un peu de temps. Nous effectuons un suivi et surtout, nous mettons le paquet en matière de dépistage des cancers et des IST – infections sexuellement transmissibles ; on a observé un recul du dépistage du VIH pendant le premier confinement a reculé. Tout cela implique de nombreux efforts de la part des professionnels de santé pour rattraper ce qui doit l'être.

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