Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 14 juin 2021 à 21h30
Impact des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire sur la santé et l'espérance de vie des français

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

D'après les chiffres dont je dispose, on estimait en mai 2021 qu'environ 750 000 personnes étaient sujettes à des symptômes persistants. Certains de ces symptômes sont liés à des lésions pulmonaires graves ; il s'agit moins du covid long en tant que tel que de lésions associées au syndrome de détresse respiratoire. Des patients souffrent de complications consécutives à la réanimation, alors que d'autres conservent des symptômes tels que la perte du goût et de l'odorat. Pour remédier à cette dernière, la rééducation en oto-rhino-laryngologie, au moyen de tests permettant de réapprendre à sentir, donne des résultats étonnamment très positifs – tant mieux !

Parmi les autres symptômes persistants, on trouve des douleurs articulaires, de la fatigue, des troubles de la concentration et du sommeil, des difficultés à l'effort, etc. Pour certains patients, les explorations fonctionnelles – scanner pulmonaire, électrocardiogramme, bilan cardiaque complet – ne montrent pas de lésions ; il n'y a pas d'explication anatomique à leurs symptômes. D'autres patients ont besoin d'une rééducation adaptée et spécialisée : je pense à une infirmière de l'hôpital Foch à Suresnes, marathonienne, qui dépasse les 100 pulsations par minute au repos, et ce, depuis des mois. Il faut trouver et former très rapidement toutes les personnes qui sont ou seront capables d'accompagner tous ces patients ; c'est une obligation.

S'agissant de la prise en charge en ALD, certains patients peuvent en bénéficier lorsqu'ils ont des lésions dont on sait qu'ils garderont de très longues séquelles, pendant des années. D'après les spécialistes que j'ai consultés, plus de 50 % des gens qui sont atteints de syndromes de dysautonomie, avec de l'essoufflement et une très forte fatigue, retrouvent un état basal normal après réadaptation ; l'ALD ne s'impose donc pas.

Les soins doivent être adaptés, pris en charge par la sécurité sociale et pluriprofessionnels. Pour les patients qui conserveront des séquelles dans la durée, notamment la très longue durée – surtout des gens ayant des séquelles respiratoires avec parfois des lésions de fibrose – le droit commun prévoit la prise en charge en ALD.

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