Intervention de Sereine Mauborgne

Séance en hémicycle du lundi 14 juin 2021 à 21h30
Impact des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire sur la santé et l'espérance de vie des français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSereine Mauborgne :

Le système de santé a tenu face aux vagues successives. Sur le plan économique et social, nos concitoyens ont majoritairement accepté les efforts demandés avec respect, courage et résilience. Le débat nous invite, à l'initiative du groupe Agir ensemble que je remercie, à évaluer – avec trop peu de recul encore –, les conséquences sanitaires de la pandémie sur l'espérance de vie.

L'augmentation du nombre des décès s'est traduite par un recul de cinq à six mois de l'espérance de vie des Français. La crise sanitaire produit un effet majeur et durable sur la consommation de soins, sur la santé physique et mentale de la population, en particulier des populations les plus vulnérables, du fait de la priorité donnée à certaines pathologies ainsi que d'un non-recours aux soins par crainte d'une contamination, ou volonté de ne pas surcharger le système de santé.

Après ces remarques introductives, je souhaite évoquer la prise en charge des traitements des cancers. Vous l'avez dit, monsieur le ministre, le nombre de chimiothérapies a diminué de 3,2 % au cours des cinq premiers mois de l'année 2020 ; on estime que l'activité a baissé de 20 % par rapport à 2019.

En 2020, lors de l'opération Octobre rose, le professeur Axel Kahn – dont je me permets de saluer l'engagement remarquable dans une période très difficile de sa vie – alertait sur les retards de diagnostic du cancer du sein. Considérant que des retards de deux à trois mois ne portent normalement pas à conséquence, il s'inquiétait de délais de cinq à six mois qui entraînent des pertes de chance, qui peuvent aussi, hélas, être des vies perdues.

Certains centres de dépistage ont été fermés. Le retard a-t-il été rattrapé ? Les chiffres sont inquiétants : ils révèlent une diminution de 10 % des mammographies et de 20 % des coloscopies. En 2021, le généticien émérite nous alertait à nouveau sur les conséquences de la déprogrammation d'opérations à cause du covid-19 : « des milliers et des milliers de personnes […] périront de leurs cancers », dans les cinq à six ans. Nous ne disposons pas non plus de chiffres concernant le douloureux sujet du dépistage et du suivi des cancers pédiatriques pendant la pandémie. Notons que les maisons des parents ont été réouvertes à votre demande, monsieur le ministre.

Pour conclure sur une note plus joyeuse,…

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