Après seize mois de crise, nous nous attachons à évaluer la pertinence des politiques publiques qui ont été menées au sujet du covid-19. Ce faisant, nous évaluons aussi, évidemment, les actes manqués par le Gouvernement ; leur liste est longue et elle a été dressée ce soir par nombre de nos collègues.
Ces actes manqués ont sacrifié tantôt notre économie, tantôt notre liberté, bien souvent votre crédibilité. Faut-il invoquer une énième fois la piètre image d'une France qui ne disposait pas d'assez de masques, ou même le fiasco par lequel la France, pays de Pasteur, s'est voilée la face sans avoir l'audace de se lancer dans la course internationale au vaccin ? Faut-il rappeler que le Gouvernement a tenté de supprimer les primes des soignants du Nord et que, sans l'intervention de plusieurs personnalités, maire de Lille ou députés du Rassemblement national, ils les attendraient peut-être encore ?
Il n'y a finalement pas de meilleure illustration de l'inclairvoyance générale que la difficulté à obtenir des séances avec un psychiatre ou un psychologue, pourtant promises par le « chèque psy ». Désormais, les Français veulent savoir : que faisons-nous pour prévenir un éventuel prochain enfer ? Un plan national de prévention des pandémies, comprenant cette fois un stock suffisant de matériel pour prévenir des erreurs telles que celles commises en mars 2020, est-il prévu ?
Par ailleurs, nous ne pouvons plus nous en tenir à des approches traditionnelles en matière d'évaluation des politiques publiques. Il faudrait prendre en considération une définition globale de la santé qui recouvre tout ce qui a trait au bien-être des Français. Les différentes mesures prises pour enrayer la propagation du covid-19 ont eu des conséquences dramatiques, notamment la détresse psychologique de nos jeunes mais aussi les violences sexuelles, les escroqueries ou les coups et blessures volontaires, que les trois confinements ont malheureusement fait exploser. Ces éléments doivent être pris en compte.
Enfin, la crise du covid-19 a fait basculer plus d'un million de nos compatriotes dans la pauvreté. Comment comptez-vous approfondir les suivis psychologique, socio-économique et d'encadrement à la suite de l'émergence de ces formes d'insécurité physique, sociale et psychologique ?