Je salue le ton et la solennité de votre question qui sied à la détresse d'une famille endeuillée que partagent l'ensemble des communes concernées, que vous représentez au Parlement.
L'enquête judiciaire vient de commencer, et je ne peux évidemment la commenter. Soyez assuré néanmoins que le garde des sceaux et moi-même, ainsi que l'ensemble des services de police, de gendarmerie et de justice ont à cœur non seulement de retrouver les auteurs de ce terrible assassinat – il n'y a pas d'autre mot – mais aussi d'empêcher que cela se reproduise.
Le soir même de ce drame, j'ai fait affecter à votre agglomération une unité de forces mobiles (UFM) afin de calmer les rixes naissantes. Trente policiers de plus ce n'est peut-être pas suffisant. Ce qui est certain en revanche, et c'est l'objet et l'esprit de la lettre que je vous ai adressée, c'est que les efforts du préfet et des services de police porteront sur les effectifs de voie publique, des effectifs à l'écoute des habitants de ces quartiers qualifiés de difficiles, mais dans lesquels l'espoir est grand lorsqu'il n'est pas éteint par ceux qui ne respectent pas les règles de la République.
Je réitère donc mon engagement sincère d'affecter des effectifs supplémentaires si nous constatons qu'il n'y a pas assez d'effectifs policiers dans l'agglomération rouennaise pour œuvrer en coordination avec la PJJ, les acteurs sociaux et les communes.
Ce faisant, je ne m'inscris pas dans une logique de confrontation mais dans celle d'un renforcement de la sécurité des jeunes, auquel nous travaillons avec Jean-Michel Blanquer. Lorsque des adolescents et de jeunes enfants se battent à coups de barre de fer ou de couteau, ce n'est pas à cause de la police.
Quoi qu'il en soit, je vous tiendrai au courant des actions engagées, et vous pouvez compter sur la République pour lutter contre ces drames, malheureusement trop fréquents.