Je vous remercie pour cette question et partage votre opinion sur plusieurs points. Tout d'abord, j'estime que nous n'avons pas suffisamment recours, et de manière suffisamment simple, aux psychologues. Ils sont diplômés, reçoivent une formation de qualité et, pour beaucoup d'entre eux, n'ont pas même la possibilité d'exercer dans de bonnes conditions – certains se tournent même vers une tout autre activité.
Voulues par le Président de la République, les Assises de la santé mentale seront évidemment l'occasion d'aborder les questions de l'accès aux psychologues, de leur recrutement, des modalités de prescription de leurs soins et de l'encadrement de leur profession, aussi bien dans le service public que dans le secteur privé.
Je suis partisan de la cause car je considère que notre besoin des psychologues dépasse le niveau actuel de leurs sollicitations.
Cela étant, je choisirai mes combats. Je vous demande pardon, mais je ne suis pas certain que lever l'obligation de prescription pour consulter un psychologue soit la priorité de la profession et des patients. En revanche, il convient de faciliter l'accès à ces praticiens et de favoriser les conditions de remboursement des soins qu'ils dispensent.
Vous le savez, cela a été fait grâce aux chèques psy pour les étudiants à l'université, avec le concours de Frédérique Vidal, et pour les enfants, avec Adrien Taquet. Les jeunes peuvent donc plus facilement consulter un psychologue. Des expérimentations sont également en cours dans certains départements.
Cependant, il est vrai que des milliers de psychologues n'arrivent pas à vivre correctement de l'exercice de leur métier dans le secteur privé.
Dans le public, au-delà de l'augmentation de 183 euros, le Ségur de la santé a changé la donne grâce à la revalorisation des grilles indiciaires et à la prime d'engagement collectif. Ces mesures aboutiront à une augmentation de la rémunération des psychologues à l'hôpital de l'ordre de 500 à 600 euros en fin de carrière, ce qui constitue bien une amélioration de leur situation.
Bref, le chantier qui est devant nous est immense. Nous relèverons le défi et je vois que nous serons capables d'avoir des débats de qualité et apaisés sur cette question. Nous devrons bien sûr y associer les médecins psychiatres, afin de refonder la filière de la santé mentale dans notre pays. Il est plus que temps.