Ma question, à laquelle j'associe Mme Marion Lenne, députée de la Haute-Savoie, s'adresse au Premier ministre, M. Édouard Philippe.
Alors que la France et plus particulièrement le département des Pyrénées-Orientales viennent de vivre l'une des pires catastrophes ferroviaires à la suite de la collision entre un train et un bus scolaire à un passage à niveau, je souhaite témoigner de la douleur immense des familles des victimes et de celle, à l'unisson, de tout un département.
Mon propos ici n'est pas d'interférer avec les trois enquêtes en cours, qui seront longues et difficiles, ni de préjuger de leurs résultats. Mon objectif est plutôt de tirer d'ores et déjà certaines leçons non seulement de ce drame, mais aussi de tous les accidents survenus sur les 15 000 passages à niveau français, comme celui d'Allinges en 2008 en Haute-Savoie. Ces drames causent chaque année le décès d'une trentaine de personnes. Il est nécessaire de proposer dès demain la mise en oeuvre d'actions fortes afin de sécuriser au maximum les passages à niveau et de pouvoir clamer haut et fort : « plus jamais ça ! »
La construction de ponts au-dessus des voies ferrées est une solution extrêmement coûteuse et de ce fait guère réalisable étant donné le manque de moyens, mais d'autres meures pourraient être mises en oeuvre rapidement et à moindre coût. Je pense à la généralisation de capteurs permettant au train d'être averti plus tôt de la présence d'un obstacle et de ralentir en conséquence. Le Japon a ainsi équipé ses 33 000 passages à niveau de détecteurs de présence, entraînant l'allumage de signaux lumineux le long de la voie et souvent le freinage automatique du train. L'association « Sourires des anges » d'Allinges préconise d'ailleurs la généralisation de ce système en France.
De plus, il serait souhaitable de mettre en place à l'échelle nationale, dans les auto-écoles et les établissements scolaires, un programme de sensibilisation, notamment lorsque des enfants sont obligés de traverser à pied ou à vélo des passages à niveau.
On pourrait également envisager la création d'un système de recensement, indépendant de la SNCF. Il s'agirait d'un numéro vert et d'une application centralisant toutes les informations collectées auprès des usagers des passages à niveau. Seraient ainsi enregistrés la localisation, la date et l'heure de toute anomalie ou tout dysfonctionnement ainsi que tout sentiment d'insécurité.