Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du mardi 15 juin 2021 à 21h30
Couverture santé des étrangers en situation irrégulière — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Permettez-moi de saluer le travail des nombreux étrangers présents sur le sol national. Ils ont été en première ligne durant la crise, les premiers de cordée qui nous ont permis, à nous confortablement installés dans nos habitations douillettes, d'être approvisionnés, soignés, protégés.

Nous les avons applaudis tous les soirs à 20 heures, parce qu'ils sont parmi les personnels soignants. Nous les avons vus, tous les matins à l'aube, nettoyer nos rues et ramasser nos déchets. Trop souvent, ces femmes, ces hommes et leurs enfants sont sans-papiers, enfermés dans un entre-deux, dans un espace qui ne leur permet pas de bâtir un avenir avec nous et de construire la France de demain.

Chers collègues du groupe Les Républicains, vous citez des chiffres, mais vous ne citez pas les bons. Vous ne citez pas les chiffres d'une France qui ne sait plus intégrer, d'une France qui n'est pas à la hauteur, en matière d'intégration et d'accueil des étrangers, de pays similaires au nôtre en Europe – l'Allemagne, la Pologne, l'Italie, l'Espagne.

Vous ne citez pas non plus les chiffres qui montrent clairement que si des dépenses sont consacrées aux personnes étrangères présentes sur notre sol, s'il y a un coût, il y a surtout beaucoup de recettes. Tous les chiffres des économistes le démontrent. On l'a encore vu récemment : si la France ne prend pas la décision d'être à la hauteur de son rendez-vous avec les étrangers, notamment ceux qui nous demandent d'être intégrés et d'être partie prenante en ayant tout simplement des papiers, elle régressera ; certains chiffres le démontrent. Sans l'immigration que nous avons connue, nous aurions aujourd'hui exactement la même population qu'en 1981, c'est-à-dire 55 millions d'habitants ; nous ne serions pas le pays que nous sommes, cette puissance économique et cette force en Europe. Ne serait-ce que pour cela, rappelons l'apport des personnes étrangères.

Je le dis solennellement : nous ne sommes pas à la hauteur de ce que nous leur devons, en particulier à celles qui attendent leur intégration, qui attendent des papiers, qui attendent de bâtir leur vie et d'établir leur descendance, comme nombre de nos parents et de nos grands-parents, au service de la France. Certains de ces descendants jouent ce soir le match de football contre l'Allemagne et ils vont gagner.

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