Intervention de Marie-Christine Verdier-Jouclas

Séance en hémicycle du mercredi 16 juin 2021 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2020 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Verdier-Jouclas :

L'année 2020 a été inédite sur le plan budgétaire, en raison de l'ampleur de la crise sanitaire et du confinement instauré pour protéger les Françaises et les Français. L'État a été au rendez-vous et à la hauteur des enjeux – je tiens une nouvelle fois à saluer l'action déployée par le Président de la République, le Gouvernement et la majorité face à une pandémie inconnue jusqu'alors. Quoi qu'il en coûte, de véritables moyens budgétaires ont été accordés pour soutenir l'économie et les entreprises, et sauver les emplois. C'est donc une loi de règlement du budget sans précédent que nous examinons aujourd'hui, étant entendu que le budget de l'État a été revu à quatre reprises en 2020, à l'occasion de projets de loi de finances rectificative, afin d'adapter la réponse à la pandémie. Fonds de solidarité, activité partielle, compensation des allégements de cotisations : 41,8 milliards d'euros de dépenses ont été engagés dans le cadre du plan d'urgence. Grâce aux mesures d'ampleur qui ont été prises, les résultats économiques ont été moins dégradés que prévu, même s'ils sont historiquement bas : la croissance et le PIB ont respectivement reculé de 8,2 % et 9,2 %, contre les – 11 % et – 11,3 % anticipés dans le quatrième budget rectificatif de l'État. La reprise économique a été forte : c'est le résultat de tous les efforts du Gouvernement et de la majorité.

Nous avons également été présents auprès de nos concitoyens qui sont dans la précarité : les droits au chômage ont été maintenus, une garantie de revenu minimum de 900 euros a été assurée, une prime a été accordée aux étudiants éligibles à l'aide personnalisée au logement (APL), un repas à 1 euro, midi et soir, a été instauré… et j'en passe ! Avec 300 milliards d'euros initialement prévus pour les prêts garantis par l'État, 52 milliards au titre du report d'échéances de paiement de certains prélèvements obligatoires, 14 milliards pour le remboursement anticipé de crédits d'impôt, et 79 milliards de crédits venant soutenir le tissu économique, nous avons été au rendez-vous pour sauver nos entreprises et nos emplois – or, quand nous sauvons les emplois, nous sauvons les personnes.

Il est vrai que toutes ces mesures, doublées d'une baisse des recettes fiscales due à la crise, donnent lieu à un déficit budgétaire très élevé, de 178 milliards d'euros, le double du montant voté dans le budget initial pour 2020. Mais cela en valait la peine, n'en déplaise à nos détracteurs qui nous reprochent toujours d'en faire trop ou pas assez. Les retours qui nous proviennent du terrain – de restaurateurs, d'artistes, d'artisans, de commerçants, de chefs d'entreprise, de professionnels libéraux, d'agriculteurs, de collectivités territoriales, et j'en oublie – sont positifs. En comparaison avec nos voisins européens, nous n'avons d'ailleurs pas à rougir de notre action. Contrairement à ce que nous entendons sur certains bancs de l'opposition, ce n'est pas en augmentant les impôts que nous rembourserons la dette ! Depuis le début du quinquennat, nous avons fait l'inverse : suppression de certaines cotisations sur les feuilles de salaire, suppression de la taxe d'habitation, avec allégement des impôts pour les première et deuxième tranches, baisse de l'impôt sur les sociétés, réduction de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)… là aussi, j'en passe ! Nous resterons fidèles à notre engagement de baisser les prélèvements obligatoires, tandis que les prévisions de croissance de l'OCDE, à 5,8 %, nous laissent présager une belle reprise, et par conséquent des recettes supplémentaires.

Cependant, nous devons maintenir notre vigilance pour éviter une crise sociale – car, nous le savons, la crise sanitaire a affecté le moral des Français et a aussi engendré, malgré tout, un peu plus de précarité. Nous entendons cette France en difficulté, et nous lui répondons avec toutes les mesures de soutien votées dans le plan de relance 2021, qu'elles visent la jeunesse – avec le plan « 1 jeune, 1 solution » –, le pouvoir d'achat des foyers modestes, la production ou encore les agriculteurs, qui doivent percevoir une rémunération juste. La prime à l'embauche a entraîné, à mi-mai 2021, une hausse de 7 % des recrutements en CDI ou en CDD long de jeunes de 22 à 25 ans, soit 60 000 emplois. Quant à la prime à l'apprentissage, elle a permis d'accélérer l'intégration des jeunes dans différentes entreprises : en 2020, ils ont été plus de 500 000 à s'inscrire dans un centre de formation d'apprentis (CFA) ou dans un établissement comparable.

Aussi pouvons-nous être fiers du travail que nous avons réalisé. Néanmoins, la bataille pour les entreprises, pour l'emploi, pour la cohésion et pour la justice sociale doit continuer, et de nombreuses autres mesures restent à prendre. Après le « tenir ensemble », nous vous proposons le « continuons ensemble » !

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