Intervention de Bertrand Bouyx

Séance en hémicycle du mercredi 16 juin 2021 à 15h00
Mesures de relance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Bouyx :

Nous sommes réunis aujourd'hui pour débattre du plan de relance, ou plutôt des choix qu'il opère, car je pense que nous nous accordons tous sur son absolue nécessité. Sur les 100 milliards que représente ce plan de relance, colossal par son montant et inédit par son ambition, 86 milliards sont supportés par l'État, en dépenses ou en efforts sur les recettes. Les 100 milliards du plan France relance, comme l'affirmait le Premier ministre le 3 septembre dernier à cette même place, sont le montant nécessaire pour retrouver dès 2022 notre niveau de richesse d'avant la crise.

Avant la crise, parlons-en : la situation de la France au moment où elle a été frappée par la crise du covid doit nous conforter dans l'idée que la reprise est non seulement possible, mais qu'elle est, surtout, crédible. Pour parler simplement, au début de 2020, les voyants étaient au vert, le chômage en baisse notable et durable et les perspectives plus qu'encourageantes. Les réformes engagées depuis 2017 avaient commencé à porter leurs fruits. En résumé, c'est un pays fort qui a été frappé par la crise. La relance n'en sera que plus allante.

Que les choses soient claires : personne ne prétend que nous soyons sortis de cette crise. C'est la raison pour laquelle nous devons retrouver un État stratège, un État qui prévoit et qui anticipe les changements et les difficultés futures. C'est le sens de l'effort massif en direction de la transition écologique et de l'économie verte. L'État ne peut se contenter de sortir le carnet de chèques. La question est moins « Combien ? » que « Pour quoi faire ? »

Bien sûr, j'entends les remarques selon lesquelles trop d'argent serait fléché en direction des entreprises – comme si les entreprises en bonne santé étaient autre chose que des entreprises qui embauchent ! Et puis, bien sûr, il y a cette petite musique selon laquelle le Gouvernement et cette majorité, emmenés par le Président de la République, seraient les apôtres de l'ultralibéralisme le plus débridé. Ce déni de réalité pourrait faire sourire si, dans notre pays, il ne confinait à l'hallucination collective. Quel pays ultralibéral investit 33 milliards d'euros pour l'écologie et la transition énergétique ? Quel gouvernement ultralibéral consacre 34 milliards d'euros à la compétitivité et à la santé de son économie ? Quelle majorité au service d'une mondialisation débridée et sans barrières vote un plan de relance qui comprend 36 milliards d'euros pour la cohésion sociale ? Je vous pose la question, mes chers collègues !

La cohésion sociale, c'est 36 milliards d'euros. Je me permets de répéter ce chiffre car il recouvre, très concrètement, la sauvegarde de l'emploi, l'accompagnement des personnes en situation de handicap et le soutien à notre jeunesse, notamment au moyen d'une formation professionnelle adaptée à la réalité du monde du travail. Il s'agit également de soutenir la recherche, de financer les mesures du Ségur et de soutenir notre système de santé, en souffrance et rudement mis à l'épreuve par cette crise. Les femmes et les hommes qui le font fonctionner méritent tout notre respect et toute notre attention.

La cohésion sociale, c'est également et surtout la solidarité – entre les territoires et envers les personnes les plus fragiles. Toutes ces actions sont chiffrées et transparentes, et afin que chacun puisse mesurer l'ampleur du travail accompli, le ministère de l'économie, des finances et de la relance publie un tableau de bord qui permet de suivre l'avancement des principales mesures des trois volets du plan de relance.

Un seul et dernier chiffre pour résumer le choix et l'avenir que représente France relance : fin avril 2021, 412 280 contrats ayant bénéficié de l'aide à l'apprentissage avaient été signés.

Voilà l'ambition de ce plan de relance dont nous débattons aujourd'hui dans cette vénérable enceinte, lieu de débat où toutes les opinions doivent être respectées et toutes les paroles entendues. Ce sont des chiffres et, contrairement à ce qui se dit parfois, les chiffres ne mentent pas et ne font pas de politique. Derrière ces chiffres, il y a des faits : chers collègues, respectons-les.

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