Tous ? Non. Tous sauf vous, les marcheurs, tous sauf vous, le Gouvernement ! Depuis deux ans, méthodiquement, vous entravez cette réforme.
Je rappelle l'histoire de cette mesure – celle de notre obstination et de votre obstruction. Ce sont les communistes qui la proposent d'abord, en mars 2019, par la voix de Marie-George Buffet. Mais vous la rejetez, seuls contre tous. Quand le groupe Libertés et territoires la reprend dans ce texte, en février 2020, vous formulez mille raisons bidon. Je vous cite : « vous posez les bonnes questions, mais pas au bon moment » – avec vous, ce n'est jamais le bon moment ! « Certaines dispositions relèvent du projet de loi de finances » – mais on n'a rien vu dans le PLF ! « Ces questions seront traitées dans la future loi grand âge » – mais existera-t-elle vraiment, cette loi ? Vos arguments n'étaient pas brillants et cela se sentait jusque dans vos rangs, timides, clairsemés. Finalement, contre l'avis du Gouvernement, contre l'avis de la majorité, le texte fut adopté. Ensuite, il a fallu qu'une pétition recueille plus de 100 000 signatures – c'était une première –, pour que le texte soit examiné puis adopté au Sénat.
Après ces péripéties parlementaires, j'attendais votre voix, la semaine dernière, lors de l'examen en commission. Qu'alliez-vous raconter ? Alliez-vous renoncer à votre obstruction ? Allions-nous vivre l'un de ces moments, rares mais touchants, de consensus transpartisan ? Eh bien non, j'ai été déçu – vous parvenez encore à me décevoir. Vous avez brassé de grandes phrases creuses : « La complexité et l'incohérence du système ne peuvent se résoudre en quelques heures de débat » – mais vous avez eu quatre ans pour résoudre ces incohérences ! « Nous devons revoir la philosophie de l'accompagnement », « c'est un débat philosophique que nous devons avoir » – mais non, c'est du concret pour les gens, pas de la philosophie ! C'est leur vie, leurs amours, leur porte-monnaie, leur loyer !
Mais le pire désormais, c'est votre perversité.