Ma question portera sur le statut particulier de la Ville de Paris, déjà évoqué tout à l'heure. Paris dispose d'un budget de 10 milliards d'euros par an, ce qui n'est pas rien. Pour discuter des conséquences de la crise sanitaire et économique que nous traversons, j'aurais d'ailleurs apprécié que la ministre concernée au premier chef, Mme Gourault, nous fasse l'honneur et le plaisir de sa présence – cela dit avec l'expression de toute ma sympathie, monsieur le secrétaire d'État.
Voilà plus d'un an que les collectivités territoriales se trouvent en première ligne pour affronter la crise : elles assument leurs responsabilités et agissent pour garantir à nos concitoyens la continuité de services publics de qualité. Face aux dégâts sociaux, économiques, humains subis par les Français, voilà plus d'un an qu'elles sont mobilisées. À Paris, ces dégâts sont flagrants : les secteurs de l'évènementiel, de la culture et du tourisme, qui y font vivre plus de 200 000 personnes, se sont effondrés. Alors que la ville atteignait quasiment le plein emploi, en 2020, près de 40 000 emplois y ont disparu, le taux de chômage y a bondi de 15,7 % et le nombre de bénéficiaires du RSA de 14 %. La collectivité a toutefois élaboré de multiples dispositifs afin de soutenir les acteurs économiques, culturels, touristiques, associatifs, et en particulier les publics précaires.
C'est en cela que la Ville de Paris est un acteur de première ligne, indispensable et surtout responsable. Or cette situation a un coût, monsieur le secrétaire d'État, lié à la fois à la hausse des dépenses, nécessaire pour répondre à la crise, et à la baisse des recettes des collectivités, due aux réformes de la fiscalité locale que vous avez menées et à l'absence totale d'accompagnement de Paris pendant la crise – contrairement à ce que vous avez indiqué précédemment.
Près de 1 milliard d'euros : c'est le coût actuel que subit, seule, la Ville de Paris. Elle a consenti à des investissements de plus de 1,4 milliard d'euros pour relancer son économie, mais elle ne percevra des financements qu'à hauteur de 4 % de cette somme au titre de 2021 – oui, vous avez bien entendu : 4 % !