Nous avons été élus il y a très exactement quatre ans. Depuis, conformément à l'engagement du Président de la République, nous avons pris un ensemble de mesures relatives au financement de l'hôpital : je pense à l'arrêt du « tout financement à l'activité » – la fameuse T2A –, mais aussi au financement forfaitaire de certaines maladies chroniques, au financement des hôpitaux labellisés de proximité, des services d'urgences, des établissements psychiatriques et de soins de suite et de rééducation. Depuis quatre ans nous investissons de façon massive en faveur des établissements de santé et médico-sociaux : pas moins de 19 milliards d'euros ont été votés dans le dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale pour reprendre une partie de la dette des hôpitaux et investir dans leur modernisation.
Mais, aujourd'hui, la donne a changé : il nous faut envisager une véritable révolution copernicienne, convergente avec les métiers de la santé, en instaurant un système de financement reposant davantage sur la qualité et la pertinence des soins que sur la multiplication des actes. En effet, après la crise sanitaire majeure que nous venons de vivre, les personnels hospitaliers nous disent – je l'entends, comme vous, remonter de tous les territoires – qu'ils ne souhaitent pas un retour au monde d'avant, à la logique comptable, au fameux COPERMO ou à la primauté de l'économie sur la médecine. Nous devons donc répondre à cette forte demande et réfléchir au sens à donner au système de santé, sans avoir peur de nous interroger sur ses principes.
Faut-il, par exemple, sanctuariser l'enveloppe des hôpitaux publics pour préserver leur fonctionnement et leurs équipes alors que chaque année des professionnels médicaux et non médicaux quittent l'hôpital pour le secteur libéral et que la crise du covid contribue à l'accélération de ce processus ? Devons-nous harmoniser le mode d'emploi et de rémunération des professionnels ? Car réformer le financement des structures n'a de sens que si la réforme s'applique aux professionnels eux-mêmes. Quelles sont les perspectives d'évolution du financement des hôpitaux et, plus globalement, du système de santé, qui permettront de redonner du sens aux missions des soignants ?