Intervention de Joël Aviragnet

Séance en hémicycle du vendredi 18 juin 2021 à 9h00
Organisation et financements de l'hôpital

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Aviragnet :

La crise sanitaire que traverse le pays depuis plus d'un an a révélé la résilience, le courage et le dévouement du personnel hospitalier. Cependant, les personnels des hôpitaux sont épuisés. Alors que la France entière les applaudissait tous les soirs lors du premier confinement, ils se sentent aujourd'hui oubliés et déconsidérés. Que sont devenus ces « premiers de cordée », eux qui furent des piliers inébranlables quand le pays était au bord du précipice ? Vous les avez oubliés. Les maigres hausses de salaires que vous avez bien voulu leur consentir ne les satisfont pas, et les financements accordés à l'occasion de la crise sanitaire n'ont servi qu'à répondre à l'urgence. L'hôpital et, plus généralement, le système de santé et ses personnels ont besoin de financements pérennes. L'hôpital public mérite un grand plan d'investissement. Il n'a pas besoin de belles promesses, mais de lits en nombre suffisant pour répondre aux besoins, et de personnels rémunérés à la juste valeur de leur travail.

De plus, la non-compensation par l'État du déficit occasionné par la baisse des cotisations sociales en 2018 était motivée par l'apurement prévisible de la dette sociale en 2021 et par l'équilibre des comptes. La dette s'étant reconstituée du fait de la crise sanitaire, il faut de nouveau procéder à une compensation. Comme le disait Pierre Mendès France : « Gouverner, c'est choisir. » Monsieur le ministre, faites le choix de la santé des Français. Faites le choix d'investir dans l'hôpital public et d'offrir des conditions de vie décentes aux personnels de santé. Comment comptez-vous répondre durablement aux problèmes qu'a rencontrés le système de santé durant la crise sanitaire ? Entendez-vous répondre aux exigences salariales des professionnels de santé, parfois en grève depuis plusieurs mois, et qui se nomment eux-mêmes les « oubliés du Ségur » ?

Enfin, monsieur le ministre, je vous saurais gré de ne pas évoquer l'ancien gouvernement – vous faisiez alors partie de la majorité. Les Français ne sont pas sots ; ils savent bien que ce qui n'a pas pu être fait à l'époque avait quelques raisons – vous les connaissez aussi bien que moi. Je vous saurais donc gré – et les Français également – de ne pas l'évoquer.

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