Ici, je suis d'accord avec vous. Trop de tâches administratives sont confiées à des gens qui ont d'autres compétences et d'autres missions que celles-là. Cela dit, pour contrôler et évaluer notamment la qualité des soins – tout à l'heure, on parlait d'indicateurs de qualité –, il faut bien entrer dans des dispositifs informatiques des données permettant de faire évoluer la qualité des soins. Il ne faut donc pas tout jeter mais il faut, certes, simplifier. D'ailleurs, plus on simplifiera les modalités de financement – la T2A occasionne beaucoup de complexité administrative –, plus on réduira la part de l'administration. Vous avez voté, dans le cadre du dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale, des mesures qui portaient sur les modalités de facturation qui coûtaient des emplois administratifs. Je veux moins d'emplois administratifs dans les hôpitaux et davantage de postes de soignants. J'en veux pour preuve ce bel exemple, à Nancy où, je crois, 145 postes administratifs ont été supprimés tandis que 130 ou 140 postes de soignants ont été créés. Cette bascule est permise précisément parce qu'on simplifie les choses. J'étais même prêt à sortir les hôpitaux du code des marchés publics pour leur permettre d'être encore plus autonomes et d'aller plus vite. Mais c'est impossible, et le droit européen est très clair sur ce point.
Avec le Ségur de la santé, on rend une partie du code de la santé publique non opposable, notamment ce qui relève des organisations. On peut recréer des services, on peut voter pour son chef de service, on peut organiser les équipes d'une façon ou d'une autre. On va vraiment dans le sens de la simplification et de la sanctuarisation de ce temps administratif.
Le numérique nous aide beaucoup dans la santé, et on en a besoin. Reste que le temps passé par les médecins ou les infirmières, à l'hôpital, derrière un écran est de plus en plus important, et il a tendance à allonger les journées de travail plutôt qu'à les rendre plus efficaces. C'est une réflexion pour demain.