Intervention de Martine Wonner

Séance en hémicycle du vendredi 18 juin 2021 à 9h00
Organisation et financements de l'hôpital

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Merci beaucoup, monsieur le ministre, d'avoir accepté que l'ordre des interventions soit modifié.

Nous sommes ici pour parler de l'avenir de l'hôpital public, mais comment peut-on parler d'avenir sans regarder le présent, sans constater le délitement du service public hospitalier, cet hôpital si cher à notre pays, si cher aux Français, cet hôpital qui a été mis en lumière et acclamé à raison dans les temps charnières de la crise du covid-19 ?

L'hôpital public souffre, l'hôpital public est malade. Non seulement vous restez sourd et aveugle, mais vous continuez à tirer sur l'ambulance. L'hôpital souffre car depuis mars 2020 il n'a pas pu accueillir tous les patients, notamment les anciens, les plus vulnérables, et de ce fait beaucoup n'ont pu être dépistés, voire soignés. J'évoque, bien sûr, en dehors du covid, toutes les maladies évolutives de type néoplasiques, neurodégénératives voire psychiatriques. L'hôpital souffre d'un manque de moyens, la tarification à l'activité est aujourd'hui inadaptée pour une prise en charge humanisée, de qualité, et la crise du covid a pointé toutes les limites du codage du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) avec l'implacable question restée en suspens des patients simplement PCR positifs codés covid.

L'hôpital a un besoin urgent d'une réforme de sa gouvernance, qui doit être rénovée, médicalisée et bienveillante : le « tout-administratif », notamment les ARS – vous avez répondu tout à l'heure à ma collègue sur ce point –, pèse sur l'organisation des services et les choix médicaux.

Vous allez sûrement, monsieur le ministre, usant de votre rhétorique habituelle, mettre complaisamment en avant les mesurettes du Ségur. Prenons de la hauteur et parlons des chiffres : 9 milliards d'euros en plus des dépenses initialement prévues pour 2021 ; 38,7 milliards d'euros de déficit total pour la sécurité sociale. Comment pouvez-vous aujourd'hui justifier vos choix et surtout poursuivre la même stratégie : tests salivaires inutilement imposés aux enfants, gabegie de tests PCR,…

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