Monsieur le député, vous avez raison de le rappeler : il y a quelques semaines, le CHU de Grenoble a fait face à une situation dramatique, le suicide d'un praticien hospitalier. Dès que j'en ai été informée, j'ai demandé au médiateur national pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé, Édouard Couty, de me remettre un rapport de situation. Ce rapport, que je rendrai public, a permis de mettre en lumière des situations graves de harcèlement au sein de cet établissement. Encore aujourd'hui, les praticiens nous font remonter des difficultés et des tensions – la dernière information reçue concerne le service de pédiatrie.
Début janvier, je rencontrerai la directrice générale du CHU de Grenoble, le président de la commission médicale d'établissement et le doyen de la faculté de médecine. Je leur demanderai de me proposer au plus tôt un plan d'action conforme aux recommandations de M. Couty face à la souffrance des soignants dans cet établissement.
Je souhaite répéter ici avec force mon engagement contre toute forme de harcèlement à l'hôpital. Je n'accepterai plus que des personnes qui quittent des services dans lesquels elles sont harcelées soient obligées d'abandonner leur poste. En ce sens, j'ai accepté la mutation d'une clinicienne réputée de Grenoble dans un autre établissement, avec son support de poste. Aussi, un service qui verra le départ d'un professionnel en raison d'une situation de harcèlement ne bénéficiera pas de la sanctuarisation du poste concerné.
Pour terminer, je veux préciser ici que je veille particulièrement à ce que le management, qui se focalise parfois sur la gestion économique et financière de nos hôpitaux, soit bienveillant et attentif à l'humain alors que les équipes soignantes sont en très grande tension.