Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 21 juin 2021 à 16h00
Article 1er de la constitution et préservation de l'environnement — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Ils sont rédactionnels, mais néanmoins importants, puisque le débat porte sur les deux mots que sont « garantir » et « lutter ». La perte d'espèces est 10 à 10 000 fois plus rapide que le taux d'extinction naturelle. Malgré les divers accords internationaux, le monde file toujours vers un réchauffement de trois degrés. En 2019, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint un record historique de 59 milliards de tonnes de CO2 : je peux citer de nombreux chiffres chocs tels que ceux-ci !

La prise de conscience semblait s'être opérée, engageant des actions fortes. Le Président de la République se disait lui-même mobilisé. Grand discours, sommets internationaux, concertation citoyenne, projet de loi pour lutter contre le dérèglement climatique : tous les ingrédients étaient réunis pour fabriquer la potion magique destinée à sauver notre environnement moribond.

Cependant, dans les faits, la potion a le goût d'une vieille tambouille amère car, malgré une prise de conscience collective, à droite comme à gauche, rien n'est fait pour ne plus manger du bio venant des quatre coins de la planète : vous préférez signer le CETA et mettre nos agriculteurs un peu plus à genoux ! Rien n'est fait non plus pour en finir avec l'implantation de milliers d'éoliennes, qui balafrent nos campagnes à coup de tonnes de ferraille dans le sol : trop peu est fait pour lutter activement contre l'artificialisation des sols, malgré les propositions concrètes que j'ai faites en ce sens. Vous préférez interdire les terrasses chauffées et la publicité volante sur les plages, certains de vos amis prônant même l'interdiction des sapins de Noël : avouez qu'il y a un léger décalage entre l'urgence de la situation et vos actions !

Vous persistez dans votre autosatisfaction, en proposant de modifier la Constitution, pour qu'elle puisse, à elle seule, garantir la défense de notre climat : c'est tellement décalé que cela en est presque drôle ! L'écologie, monsieur le ministre, mérite bien plus que de la démagogie. Malheureusement, si nous ne revenons pas à la rédaction proposée par le Sénat, je serai dans l'obligation de m'abstenir sur votre amendement, et, plus généralement, sur ce projet de loi.

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