Lors des mois tourmentés que nous venons de traverser sur le plan sanitaire et économique, plusieurs évidences oubliées se sont rappelées à nous, qui sont autant d'enseignements à tirer. Le premier est l'absolue nécessité d'assumer et d'assurer notre souveraineté alimentaire afin de protéger nos populations et d'accéder à une alimentation saine, de qualité, respectueuse de l'environnement. Second enseignement, nos filières agroalimentaires – la production bien sûr, mais la transformation aussi – doivent redevenir une force économique nationale.
L'affirmation de notre souveraineté alimentaire doit bien sûr trouver une traduction dans les politiques agricoles nationales, par exemple le PSN PAC – plan national stratégique élaboré pour la mise en œuvre de la politique agricole commune – ou le plan protéines végétales. Mais rien de tout cela ne saurait être possible sans nos agriculteurs, et si nous ne luttons pas efficacement contre ce qui décourage les vocations. La souveraineté alimentaire de la France ne peut être restaurée si les agriculteurs français ne perçoivent pas le juste prix rémunérateur de leur production, si nous ne mettons pas un terme, pour de bon, à la saignée qu'ils subissent et qui voit un tiers d'entre eux s'octroyer un revenu équivalent à la moitié d'un RSA par mois en travaillant sept jours sur sept.