Pour répondre à notre collègue François Ruffin, le prix plancher, ou prix minimum, a déjà existé au niveau de l'Union européenne : cela s'appelait le prix d'intervention. Il a conduit à ces images que vous connaissez tous : ces hectolitres de lait déversés dans les caniveaux ou encore ces carcasses entreposées dans des congélateurs et déstockées à vil prix pour les marchés des pays en voie de développement, déstabilisant les économies de ces pays.
Il a entraîné une déconnexion entre l'offre et la demande, c'est-à-dire la mise sur le marché de produits qui ne se vendent pas mais qui sont financés grâce à l'argent public. C'est le monde des Shadoks ! Ce dispositif a déjà existé mais il n'a pas sauvé un seul agriculteur ; au contraire, il a permis la constitution d'oligopoles agroalimentaires tels que Bigard ou Lactalis, qui produisaient du volume et se faisaient du fric pendant que l'État ou l'Europe venaient compenser. Mais ce dispositif n'a jamais sauvé le moindre agriculteur.