Intervention de Meyer Habib

Séance en hémicycle du lundi 28 juin 2021 à 16h00
Respect des principes de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Le texte que nous nous apprêtons à examiner conserve peu ou prou, après l'échec de la commission mixte paritaire, le même visage qu'en première lecture. L'avis du groupe UDI et indépendants est donc inchangé : nous accueillons favorablement ce projet de loi grâce auquel le Gouvernement souhaite lutter contre l'entrisme communautaire qui sape les fondements de la République.

Je regrette cependant que peu d'amendements importants aient été adoptés en première lecture par notre assemblée. Je pense notamment aux propositions formulées par notre groupe, comme la création d'une fondation pour chaque culte, permettant de faire transiter les fonds étrangers par un tiers afin d'éviter que le donneur n'exerce une influence sur le receveur, ou la création d'une infraction criminelle sanctionnant la participation à un groupement dans le but de commettre des violences contre les personnes en raison de leur origine ou de leur religion. Rappelons également que notre président, Jean-Christophe Lagarde, a évoqué en première lecture une mesure importante concernant le mode de désignation des membres du Conseil français du culte musulman (CFCM). Je regrette enfin que plusieurs articles de bon sens issus du Sénat aient été balayés lors de la nouvelle lecture en commission : l'interdiction de listes communautaires aux élections – cela me paraît fondamental –, le signalement au parquet par les CAF des situations de polygamie, ou encore la suspension des prestations familiales en cas d'absentéisme de l'enfant.

J'en viens au sujet important de l'instruction en famille. Le groupe UDI et indépendants s'oppose au régime d'autorisation que vous souhaitez imposer à ce mode d'éducation, et s'inscrit dans la droite ligne du Sénat pour promouvoir un système associant davantage de contrôle et de prévention. Dans la mesure où vous ne souhaitez pas – ou ne pouvez pas – déployer les moyens nécessaires pour assurer des contrôles auprès des élèves instruits à domicile, vous créez un système restrictif d'autorisation préalable qui, malheureusement, punira de nombreuses familles pourtant respectueuses des principes de la République. Nous proposerons plusieurs mesures pour éviter cet écueil : il s'agira de garantir que les réponses soient rendues dans des délais raisonnables, et que tous les outils nécessaires soient mis à la disposition de ceux qui souhaitent instruire leurs enfants en famille.

Je salue par ailleurs les dispositions relatives aux écoles privées hors contrat, qui renforcent les mesures de la loi dite Gatel – visant à simplifier et mieux encadrer le régime d'ouverture et de contrôle des établissements privés hors contrat –, dont mon collègue Michel Zumkeller fut le rapporteur. Si cette loi constituait une première étape importante, nous avons le devoir de prendre des mesures supplémentaires pour sévir à l'encontre des établissements qui ne respectent pas les valeurs de la République, influencés par de dangereuses idéologies opposées en tout point à nos principes les plus fondamentaux.

Dans le discours qu'il a prononcé aux Mureaux, le Président de la République a dressé un constat lucide s'agissant du séparatisme dans notre pays. Il manque au projet de loi un volet visant à pallier plusieurs carences – nous le regrettons fortement. Le rapport de Jean-Louis Borloo – que je salue – proposait pourtant de nombreuses solutions en matière d'intégration, d'éducation et d'accompagnement social. Dans le même esprit, nous soutenons des mesures visant à renforcer la neutralité des services publics, à exercer un contrôle financier sur les associations cultuelles et à lutter contre la haine en ligne. Toutefois, il aurait fallu aller plus loin !

Après cet avis général, permettez-moi quelques remarques plus personnelles. « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde. » Cette phrase bien connue, attribuée à Albert Camus, nous dit combien il est dommage de ne pas viser de manière explicite le mal, l'ennemi : l'islam politique. Comparaison n'est pas raison, mais rappelons que bien avant que ne s'y développe une forte communauté musulmane, la France compte, depuis près de deux mille ans, une communauté juive. En deux millénaires, jamais judaïsme et identité française, jamais judaïsme et République ne sont entrés en conflit. Pourquoi ? Parce que le judaïsme affirme un principe premier, supérieur à tous les autres : ,

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