Par exemple, la commission spéciale avait accepté, lors de l'examen du texte en première lecture, un de mes amendements visant à mentionner le respect des exigences minimales de la vie en société dans l'intitulé du titre Ier du projet de loi. Fort bien. Mais quand il s'agit de mettre en œuvre cette intention tout à fait louable, car garante de la paix sociale, les amendements de nos collègues du Sénat sautent allègrement, les uns après les autres : oui aux exigences minimales de la vie en société, mais non à la discrétion religieuse dans l'espace public, non au respect de la laïcité dans les piscines ou les lieux de baignade, non à l'interdiction des signes religieux ostensibles pour les mineurs et non à l'interdiction des emblèmes religieux sur les bulletins de vote et les documents de propagande électorale ! Nous sommes donc bel et bien devant un texte d'affichage, conçu par une majorité qui défait consciencieusement toute traduction concrète des principes qu'elle prétend défendre.