Quand on est un patriote républicain, on ne parle pas comme cela. De même, je le dis et je le répète : le Président de la République n'avait pas à dire, quoi qu'il en pense, que Philippe Pétain était un grand militaire, car c'est seulement un grand traître et un antisémite ; il n'avait pas à dire que Charles Maurras était un grand auteur, parce que c'est un traître à la patrie et un antisémite. Quoi qu'il en coûte, quand on a la vertu, on peut commettre des erreurs dans la manière de s'exprimer – qui n'en commet pas ? Mais certaines lignes n'en restent pas moins infranchissables.
Je sais bien qu'on n'en fera sans doute pas grand-chose, mais je pense exprimer le point de vue de nombreux collègues sur divers bancs, et pas seulement ceux qui sont à la gauche de l'hémicycle. Je veux le redire solennellement à la tribune : les musulmans ne sont pas les ennemis de la France. Ils n'ont jamais manqué à leur devoir lorsqu'ils ont été appelés au combat et au sacrifice, que ce soit à Monte Cassino, lors du débarquement de Provence, ou quand il a fallu reprendre la rue, mètre par mètre, pour expulser les nazis qui se trouvaient à Notre-Dame-de-la-Garde.