Sommes-nous en train stigmatiser des quartiers ? En tout cas, nous devons être lucides et ne pas être naïfs. Pour ma part, j'ai longtemps été contre l'interdiction du port de signes religieux par les accompagnateurs. Quand des enseignants organisent des sorties scolaires et sollicitent des accompagnateurs, les parents viennent, et c'est bien. J'ai connu des conseils d'école où plus aucun parent ne venait. On a demandé aux parents de s'impliquer de nouveau dans l'éducation de leurs enfants et, petit à petit, ils l'ont fait. Ce sont les mamans qui sont venues et, dans ces quartiers, une majorité d'entre elles portait des signes religieux, en particulier le voile.
On parle beaucoup du voile des musulmanes mais d'autres religions auraient pu être concernées. La communauté juive, par exemple, ne met plus ses enfants dans les écoles de ces quartiers. Il faut prendre conscience du fait qu'ils ont été ghettoïsés, que les communautés se sont séparées et que l'école de la République n'accueille plus que les enfants de certaines d'entre elles. On nous dit en permanence et à tort et à travers que l'école de la République doit être le creuset de la démocratie. Il y a bien longtemps qu'elle ne l'est plus pour certains : ils n'y mettent plus les pieds parce qu'ils n'y avaient plus leur place. Ne soyons pas naïfs.
Que se passe-t-il maintenant ? Certains réseaux, que l'on veut combattre grâce à ce texte, ont bien compris qu'il était important pour eux d'investir le champ éducatif.