Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du mercredi 30 juin 2021 à 21h30
Respect des principes de la république — Article 21

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Mais je tiens à dire également, car je ne veux pas biaiser là-dessus, que je suis en désaccord radical avec la manière dont notre collègue Agnès Thill a posé le débat. Non, les enfants n'appartiennent pas aux familles ; la société et la République ont un droit de regard sur les enfants, notamment en matière de santé, d'éducation, et plus que cela. Les parents ne font pas ce qu'ils veulent avec leurs enfants ; ce serait trop facile. C'est une conception qui n'est fondamentalement pas la mienne. Je demande à la République de veiller à ce que l'enfant ait véritablement, au sein de la famille, la possibilité de s'émanciper, dans la conception républicaine que nous avons de ce terme.

Voilà où nous en sommes. Il est difficile, dans ce débat, de trouver les mots justes. Je pense que nous n'aurions pas dû toucher à cette affaire. Nous aurions dû nous y intéresser avec la méthode que j'ai proposée : vérifions pour quelles raisons de plus en plus de familles font ce choix, cherchons à les convaincre de revenir vers l'école, parvenons à une compréhension fine des problèmes, et peut-être arriverons-nous à un débat plus apaisé.

Mais, franchement, il ne fallait pas en discuter dans le cadre du respect des principes de la République, quand ces gens n'ont fait jusqu'à présent que respecter les lois de la République ! Je rappelle, en effet, que c'est Ferry qui a autorisé l'instruction en famille : à l'époque, il s'agissait de permettre aux enfants des grands propriétaires et des maîtres qui, souvent, préféraient les confier à des précepteurs plutôt que de leur faire fréquenter l'école publique, de bénéficier d'une instruction dans le cadre familial. Mais c'est une autre histoire, et je crois que les raisons actuelles sont totalement différentes.

Voilà notre position. J'espère que chacun aura compris la difficulté avec laquelle nous avons abordé le sujet. Nous ne sommes pas favorables à ce que les parents fassent ce qu'ils veulent, mais nous avons essayé de trouver des mots permettant un dialogue avec les familles qui ont fait le choix de l'IEF.

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