Intervention de Lamia El Aaraje

Séance en hémicycle du mercredi 30 juin 2021 à 21h30
Respect des principes de la république — Article 21

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLamia El Aaraje :

Je veux bien croire qu'il existe des cas de radicalisation ou de déviance, quelle qu'elle soit, dans le cadre de l'instruction en famille, mais cela peut aussi se retrouver ailleurs, y compris dans l'école publique.

Seuls deux tiers des enfants dont l'instruction se fait en famille sont concernés par des contrôles. Pardon si je pose une question naïve, mais pourquoi ne pas augmenter les capacités afin de pouvoir contrôler tous les enfants et procéder à des ajustements si cela s'avère nécessaire ?

Une autre question n'a pas trouvé de réponse, celle du coût supplémentaire que la mesure proposée engendrerait pour les collectivités territoriales. Qui va payer ? Le coût de la scolarisation d'enfants supplémentaires dans les collectivités territoriales est estimé à 69,6 millions d'euros. Au sein de la majorité, vous ne vous sentez peut-être pas concernés par les collectivités territoriales au vu de votre faible implantation locale, mais c'est une réalité. Qui va payer ? De même, il faut compter 6,5 millions d'euros supplémentaires pour l'allocation de rentrée scolaire (ARS). Là aussi, qui va payer ?

Monsieur le ministre, s'il s'avère que nous pouvons financer ces coûts supplémentaires, je vous demande solennellement pourquoi nous le ferions. Ne pourrions-nous pas plutôt renforcer la médecine scolaire, qui fait cruellement défaut dans certains territoires ? Pourquoi ne pas augmenter les effectifs des travailleurs sociaux au sein de nos établissements scolaires, pour accompagner justement un plus grand nombre d'enfants aux situations sociales et familiales difficiles ? Pourquoi ne pas accroître le nombre des enseignants ?

Pour vous donner un exemple concret, élue du 20e arrondissement de Paris j'ai été récemment interpellée par trois familles dont les enfants, scolarisés dans le même collège en sixième et en quatrième, n'ont pas eu d'enseignant en mathématiques entre la rentrée scolaire 2020 et le mois de février 2021. Ce n'est pas normal ! Je ne voudrais pas parler au nom de mes collègues représentant la Seine-Saint-Denis, mais je crois que la situation est encore pire dans ce département. Pourrions-nous donc parler des vrais sujets ? Si nous voulons renforcer l'instruction, faisons-le vraiment, en mobilisant des effectifs et des moyens. Vous avez engagé un mouvement en ce sens sur plusieurs sujets,…

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