L'article 21 vise à transformer le régime de l'instruction en famille, qui est déclaratif, en un régime dérogatoire, qui relèverait donc de l'exception. Cela n'a rien à voir ! C'est la suppression d'une liberté, que vous le disiez ou non, que vous l'acceptiez ou non. Je comprends tout à fait que vous vouliez aller chercher les enfants qui vivent, qui subissent l'enseignement d'un islam rigoriste. Allez chercher ces enfants-là, mais pas ceux qui vivent pleinement l'instruction en famille en acceptant avec plaisir les contrôles, en étant déclarés tous les ans. Multipliez les contrôles ! Pourquoi supprimer cette liberté en instaurant des dérogations, des exceptions, au bon vouloir de l'institution ? Le jour où l'institution refuse ma demande, qu'est-ce que je fais ? Je suis alors obligée de mettre mon enfant à l'école. Que vous le vouliez ou non, ce sera alors une liberté que l'on n'aura plus. La liberté de conscience implique cette liberté d'instruction, cette liberté d'enseignement, pour laquelle on ne peut s'en remettre ainsi à d'autres.
Enfin, de plus en plus d'enfants sont déclarés comme étant instruits en famille, j'entends bien. Mais il faut se demander pourquoi, monsieur le ministre ! Pourquoi des enfants fuient-ils l'école, et pas seulement ceux dont les parents enseignent un islam rigoriste ? Il faut aussi s'interroger sur les défaillances de l'école. Au vu des résultats scolaires aussi défectueux, au vu de la violence, parfois du harcèlement que subissent les enfants, certains parents préfèrent se charger eux-mêmes de les instruire. Il faut le reconnaître, et il faut l'entendre. Je pourrais vous transmettre nombre de copies qui montrent qu'en terminale on sait à peine lire et écrire. Oui, il faut regarder la réalité en face.