Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du mercredi 6 octobre 2021 à 21h30
Rémunération des agriculteurs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

…je m'étais abstenu – a stimulé la guerre des prix sous le prétexte du sacro-saint pouvoir d'achat, avec pour conséquence de heurter, voire de briser les revenus de nos agriculteurs. Si on demande au secteur de la grande distribution de baisser les prix, il sait le faire. Aujourd'hui, ce qu'on lui demande, ce ne sont pas forcément des prix bas, mais des prix responsables – il faut responsabiliser le consommateur, j'en suis convaincu.

Le texte qui nous est proposé a été adopté par la commission mixte paritaire, à laquelle j'ai pu participer en tant que membre suppléant. Comme l'ont rappelé le ministre et le rapporteur, il touche à la question de la transparence, notamment pour ce qui concerne la part des produits agricoles dans les produits qui font l'objet d'une négociation. Il encadre de manière plus serrée les pénalités, notamment les pénalités logistiques. Il intègre les marques de distributeur au champ des marques nationales, et il crée un comité de règlement pour trancher les différends.

Nous ne sommes pas naïfs, nous autres députés. Nous ne corrigeons pas la loi EGALIM 1, nous apportons des précisions sur le strict volet des négociations commerciales, en espérant que cela soit au bénéfice des agriculteurs. Il faut que les parties prenantes s'en emparent. Au premier maillon de la chaîne, entre les agriculteurs et les industriels, il faut qu'une négociation saine soit conduite, et j'ai plutôt confiance. Mais il faut surtout qu'entre les industriels et la distribution, le secteur de la grande distribution joue le jeu, car en France, c'est la grande distribution et les centrales d'achat qui donnent le ton des négociations commerciales.

Monsieur le ministre, l'agriculture française évolue au sein de l'Union européenne et du monde. Le travail de la commission d'enquête sur les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs, qui a été réalisé au sein du Parlement français, doit être conduit de la même manière au niveau européen. Nous devons nous intéresser aux pratiques des centrales d'achat hébergées en Suisse, en Belgique ou au Luxembourg. Sinon, nous allons vite déchanter. J'espère donc que cette loi portera ses fruits et qu'elle sera bénéfique dès les prochaines négociations. Mais je le répète, soyons lucides : l'agriculture vit dans un environnement européen et mondial, et il reste encore du travail au ministre. Naturellement, le groupe UDI-I votera cette belle proposition de loi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.