et de tous ceux qui n'auront pas même pu faire entendre leur voix avant d'être privés de la solidarité nationale.
Les attentes sont grandes, et la déception liée au rejet de ce texte sera suivie d'une profonde lassitude de devoir témoigner à nouveau sans avoir le sentiment d'être écouté. Nous ne devons pas attendre ! Notre mission parlementaire – et non technocratique ou réglementaire – consiste aussi à changer la vie lorsqu'il n'est plus possible de garantir une vie digne pour tous ! La majorité nous accuse de manquer de réalisme, mais la fracture sociale qui divise le pays est bien réelle. Elle a été exacerbée par l'impression d'abandon, par le sentiment de ne pas être considéré dans l'action politique et de subir tous les dysfonctionnements du service public.
Aujourd'hui, nous avons l'occasion de réparer une injustice. En commission, vous n'étiez certains que d'une chose, chers collègues de la majorité : vous ne feriez pas aboutir ce texte. J'espérais une autre attitude à l'aube de cette séance ; manifestement, il n'en sera rien.
Pourtant, votre position ambiguë ne repose sur aucune base solide. Il n'y a pas d'enjeu pour les finances publiques, non plus qu'un manque de dialogue et de concertation avec les partenaires sociaux. En vérité, par vos arguments et vos amendements, vous n'assumez pas votre refus. Vous cherchez à vous dédouaner et vos arguments fallacieux en sont la preuve. On ne saurait en dire autant du MODEM, qui s'est ouvertement opposé à la déconjugalisation, claquant du même coup la porte à tout débat constructif.
Hors la majorité, tous les groupes ont humblement mis de côté leurs divergences au service d'un intérêt supérieur, à gauche comme à droite. Nous attendons donc les propositions de la majorité – si vous en avez qui ne soient pas de la simple technocratie !