Nous avons été alertés par un élu, sur un marché ou parfois directement à notre permanence. Tour à tour et souvent concomitamment, on nous fait part des difficultés familiales, financières, administratives, sociales auxquelles les personnes souffrant d'un handicap et leur entourage sont confrontés.
« Mes proches ne comprennent pas les troubles du comportement de mon fils, ils disent que c'est une question d'éducation. » « La MDPH a revu l'évaluation du handicap de ma fille : elle est à 48 %. Il faudrait qu'elle soit plus bête de 2 % pour que j'aie droit à une aide ? » « Il est suivi par un SESSAD – service d'éducation spéciale et de soins à domicile –, mais qui manque de professionnels. J'ai trouvé un kiné, mais il est à 30 kilomètres et il ne prend des rendez-vous qu'en journée. Je fais comment pour travailler alors que je suis seule pour m'en occuper ? » « J'ai 52 ans et depuis deux ans, je développe une maladie de Parkinson extrêmement évolutive. Je passe ma vie dans ma cuisine, car la chambre et la salle de bains sont à l'étage et je ne peux plus y accéder. » « Depuis que mon conjoint a fait un AVC, je ne vis plus, je n'ai plus de vie sociale. Et les papiers à remplir, c'est dingue ! Faut avoir fait Sciences Po ? » Voilà quelques phrases que j'ai entendues et qui m'ont profondément marqué.