…car je n'imagine que trop la manipulation qui se prépare – une première pour moi, malgré ma longue expérience de cette maison. Dans un premier temps, vous allez voter les 18 articles de cette première partie de la loi de finances et, dans un deuxième temps, l'article 19 d'équilibre général du budget prévoyant un déficit de 143,4 milliards d'euros. Puis, par un tour de passe-passe, quelques jours plus tard, le Gouvernement ajoutera, en deuxième partie, 6 milliards de dépenses supplémentaires. En même temps, il découvrira qu'il peut trouver des recettes supplémentaires, voire réaliser quelques économies et, ô miracle, ce sera le dernier temps : le déficit budgétaire de 143,4 milliards restera pratiquement inchangé. Je n'imagine pas, en effet, monsieur le ministre Le Maire, après tout ce que vous nous avez dit, que vous allez pendant la discussion dégrader ce déficit budgétaire colossal.
Monsieur le rapporteur général, j'espère que vous nous éviterez un comportement aussi déloyal à l'égard de notre assemblée et à mes yeux insincère, et j'espère que si ce scénario devait se produire, le Conseil constitutionnel ajustera sa jurisprudence sur la sincérité budgétaire.