Intervention de Gilles Carrez

Séance en hémicycle du lundi 11 octobre 2021 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Carrez :

Le plus grave, en effet, ce n'est pas le court terme de 2022 ; le plus grave, ce sont tous ces engagements de plusieurs dizaines de milliards de dollars qui vont peser sur les budgets ultérieurs. Si les ministres ne nous présentent pas l'échéancier pluriannuel de ces engagements de dépenses pour 2022, pourrez-vous, monsieur le rapporteur général, nous éclairer avant l'examen en séance des amendements gouvernementaux ? En aurez-vous-même le temps ?

L'insincérité, c'est aussi votre refus de remettre en chantier la loi de programmation des finances publiques de janvier 2018. Elle est caduque, le solde structurel 2022 s'étant dégradé de trois points de PIB par rapport à la prévision alors qu'un simple écart de 0,5 point devrait déclencher une révision de la loi. On est dans cette situation paradoxale où vous vous flattez de respecter en 2022 les diverses lois de programmation de dépenses en matière de défense, de recherche, d'aide publique au développement, de justice, alors que vous jetez aux orties la seule loi de programmation qui compte, celle qui nous emmène sur une trajectoire de redressement de nos finances publiques.

Clairement, ce projet de budget procède d'un choix et d'un seul : celui de la fuite en avant dans la dépense publique et dans l'endettement. En seulement trois ans, sans compter les crédits pour le soutien à l'économie et pour la relance, rendus nécessaires par la crise sanitaire, la dépense publique tous secteurs confondus, la dépense publique ordinaire comme l'appelle la Cour des comptes, aura progressé de 100 milliards d'euros. C'est le record de ces quinze dernières années ! En 2022, la dépense publique s'élèvera à 57 % du PIB, soit deux points de plus qu'en 2019, faisant de nous les vainqueurs de la Ligue des nations d'Europe, voire des champions du monde !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.