Intervention de Claudia Rouaux

Séance en hémicycle du lundi 11 octobre 2021 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaudia Rouaux :

Comme l'a dit notre collègue Gilles Carrez – un parlementaire expérimenté s'il en est –, ce PLF s'apparente à un budget de campagne présidentielle, un budget à trous où il manque 35 milliards d'euros correspondant aux diverses promesses faites au gré des déplacements du Président et de son gouvernement, parmi lesquelles le plan pour Marseille, le revenu d'engagement pour les jeunes, les assurances pour aléas climatiques, le plan d'investissement France 2030, etc. Ce budget suscite les interrogations du Haut Conseil des finances publiques qui, pour la première fois de sa jeune histoire, a refusé d'évaluer la crédibilité du volet dépenses – c'est dire.

Après cette crise sanitaire et économique, la crise sociale est sous-jacente. Cette année, 1 million de Français – étudiants, intérimaires et ouvriers – ont basculé dans la pauvreté. Vous avez porté une succession de réformes qui donnent aux plus défavorisés un sentiment d'abandon : celle de l'aide personnalisée au logement (APL), qui a permis à l'État d'économiser 4 milliards d'euros depuis 2017, mais aussi la réforme de l'assurance chômage, dont on ne mesure pas encore les effets. À cela s'ajoute la flambée des prix de l'énergie, que vous n'avez pas suffisamment anticipée et que vous ne proposez pas de compenser pour les classes populaires et moyennes – ce que propose le Premier ministre, c'est de ne pas augmenter les prix du gaz et de l'électricité à partir de maintenant, sans procéder à aucune compensation des hausses des derniers mois.

Si nous ne sommes pas d'accord avec tout ce qu'a dit Gilles Carrez, nous le rejoignons sur deux points : c'est un budget électoraliste et un budget à trous, méprisant pour les députés que nous sommes. Un troisième élément important justifie pour nous le rejet de votre budget : l'absence de mesures visant à faire contribuer celles et ceux qui le pourraient – car, à situation exceptionnelle, recettes exceptionnelles.

Je voudrais appeler nos deux ministres à plus d'honnêteté et d'humilité, car l'un faisait partie du gouvernement sous Nicolas Sarkozy et l'autre sous François Hollande. Quant au rapporteur général, je veux lui dire qu'il est possible de prévoir des dispositifs bien préparés et efficaces dans le texte du PLF, sans avoir à recourir à des amendements déposés ultérieurement. Pour toutes ces raisons, nous voterons la motion de rejet.

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