Nous voici réunis pour l'examen du dernier projet de loi de finances de cette législature, à l'heure d'établir le bilan d'une politique économique qui, durant cinq ans, aura favorisé les nantis et les entreprises, détérioré le pouvoir d'achat des ménages populaires, laissé sombrer dans la pauvreté des centaines de milliers de nos concitoyens et négligé la bifurcation écologique.
L'autosatisfaction qui inspire les propos du ministre, du ministre délégué et du rapporteur général, les Français, dans leur grande majorité, ne la comprennent pas. D'après un récent sondage, 58 % d'entre eux ne s'estiment pas satisfaits de la politique économique menée depuis cinq ans. Bien entendu, beaucoup n'entendent pas votre discours concernant la baisse des impôts et le pouvoir d'achat : il faut dire que ces fameuses réductions d'impôts n'ont pas bénéficié à tout le monde de la même manière – j'y reviendrai – et que, dans le même temps, vous n'avez rien fait pour contrer la hausse des principales dépenses des Français, comme le logement et l'énergie. À terme, les classes populaires et moyennes ne s'y retrouvent pas.
Ce qui nous marque le plus, toutefois, c'est l'accroissement des inégalités, dont vous semblez n'avoir que faire, et ces trop nombreux Français qui tombent dans la pauvreté. Le million de pauvres supplémentaire qui découle de la crise sanitaire est souvent cité, mais il existe des chiffres plus précis : par exemple, les départements affirment que leurs dépenses de RSA ont augmenté de 9,5 % en 2020 – une trajectoire engagée avant la crise, puisque le taux de pauvreté avait atteint 14,6 %, soit le niveau de 1979. Derrière ces données abstraites, il y a des femmes et des hommes à qui vous avez commencé, à peine arrivés au pouvoir, par retirer 5 euros d'APL,…