Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du lundi 11 octobre 2021 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Vous n'avez que quelques chiffres ridicules à la bouche. Croyez-moi, ces familles aspirent – comme toutes les autres, d'ailleurs – à ce que leur enfant soit en sécurité tout au long de sa vie. Et quand il est compliqué pour certains d'entre eux de trouver un emploi, la solidarité doit prendre le relais pour qu'ils bénéficient d'une sécurité financière. Quant à l'enfant – jeune ou adulte handicapé –, il a droit au respect de son autonomie et de sa vie affective. Malgré cela, vous vous entêtez : il n'y a, dans ce projet de budget, pas la moindre étincelle d'humilité ou d'humanité.

Continuons avec le chèque énergie. D'abord, je crois que vous n'avez absolument pas vu venir l'envolée des prix que nous connaissons. Ensuite, la hausse de 100 euros du chèque énergie que vous proposez est d'un ridicule achevé : elle est sans commune mesure avec ce que les plus touchés pouvaient attendre. Nous y reviendrons par le biais d'amendements, mais tout de même : vous devrez apporter quelques améliorations budgétaires. Monsieur le ministre délégué, lorsque celui qui vous précède à la pompe n'achète que pour 20 euros d'essence, qu'en déduisez-vous ? Imaginez-vous que c'est parce qu'il aime y retourner le plus souvent possible, ou parce qu'il existe en France un vrai problème de pouvoir d'achat et de fin de mois ?

Non seulement le montant du chèque énergie est trop faible – j'estime qu'il faudrait le doubler –, mais le plafond d'éligibilité que vous avez retenu est trop bas : en le fixant à 10 800 euros par unité de consommation, vous restreignez le dispositif aux personnes percevant les minima sociaux et vous oubliez les ouvriers modestes qui, notamment en zone rurale, n'ont d'autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler.

Pour finir, vous devez aussi moduler le chèque énergie en fonction du coefficient climatique de chaque département : selon que l'on habite au nord ou au sud, il peut y avoir 500 euros d'écart sur la facture d'énergie. Lorsqu'on parle de climat et qu'on prétend comprendre les territoires, il faut au moins se rendre compte qu'il existe en France un nord et un sud – sinon, il faut le dire, on est à l'ouest !

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