Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du mercredi 20 décembre 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Inégalités sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Monsieur le Premier ministre, puisque, dans sa grande sagesse, la Constitution nous autorise encore à interpeller le Gouvernement, je le fais sur un sujet grave qui menace la cohésion sociale.

Les inégalités sont un mal prospère. Quatre chiffres, issus d'un rapport publié il y a quelques jours, le démontrent. Depuis les années 1980, les 1 % les plus riches ont capté 27 % de la croissance du revenu, contre 12 % seulement pour la moitié la plus pauvre. Cette hausse est encore plus criante aux États-Unis. Les bas revenus s'effondrent ; en haut de l'échelle, les revenus flambent. Le lien de causalité est très net : là où reculent la progressivité de l'impôt, le pouvoir des syndicats et le salaire minimum, les inégalités se développent comme des herbes folles.

La feuille de route de votre gouvernement est cohérente : démantèlement du code du travail, volonté larvée de revenir sur le SMIC, suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune, baisse de l'impôt sur les sociétés, fragilisation des services publics de proximité, renforcement de la métropolisation au détriment du rural, affaiblissement de la politique du logement, diminution des dépenses hospitalières et, hier encore, renforcement de la sélection sociale des étudiants.

Cette feuille de route est le miroir de la mécanique décrite dans le rapport que je viens de citer. Vous nous emmenez sur une pente américaine. Vous avez fait le choix de supprimer les amortisseurs de crise, comme pour les emplois aidés, que vous avez défaits sans jonction avec les formations promises. Vous arasez notre État social, en promettant un enrichissement personnel qui renvoie au placard l'État qui protège. Vie de château pour les uns, pain noir pour les autres !

Monsieur le Premier ministre, la France n'est pas Chambord ;

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