Vous assurez que le bâtiment se porte bien. Dans le Vaucluse, où j'ai été élu, par exemple, ce secteur subit tout de même une baisse d'activité de 10 %, conjuguée à une explosion des prix des matériaux qui complique fortement les équilibres économiques. Les collectivités territoriales, qui obéissent à un cycle électoral, ne sont pas forcément bien placées pour nourrir ce marché, tandis que le plan de relance, de l'avis même des acteurs du bâtiment, n'est pas forcément à la hauteur des attentes. À votre place, je resterai donc prudent.
Je note que le ministre délégué a à nouveau utilisé l'argument consistant à exclure tous les dispositifs qui bénéficieraient aux classes les plus aisées, alors même que ma précédente intervention visait à souligner que vous ne voyez pas d'obstacle à faire des cadeaux aux plus riches lorsque les amendements sont déposés par la majorité.
Au-delà, pourquoi ces amendements sont-ils importants ? Parce que nous sommes au cœur d'un double processus : la transition écologique est une transition qualitative. Par conséquent, elle entraîne une augmentation des prix et crée un effet d'éviction de la classe moyenne. À la hausse que connaît le secteur du bâtiment s'ajoute en effet celle du carburant, de l'énergie et de tous les frais fixes qui, dès lors que les salaires, quant à eux, n'augmentent pas de 10 % par an, aboutissent à un appauvrissement relatif de la population.
S'agissant ensuite plus particulièrement du secteur du logement, la spéculation qui s'est emparée du marché de l'ancien dans certains départements – pas partout en France, mais dans l'Ouest et dans le Sud – se conjugue à la RE 2020, qui est une norme, c'est-à-dire un impôt qui ne dit pas son nom, en ce qu'elle conduit à l'augmentation des prix. Ce double phénomène crée, dans certains endroits – notamment les zones rurales où l'on construit sa maison parce que c'est moins cher –, un effet d'éviction total.
Et puisque vous projetez, à l'occasion des échéances futures, de vous présenter comme une majorité de droite, permettez-moi de vous rappeler que la droite, c'est la défense de la propriété !