Cet amendement tend à supprimer une disposition introduite par le Sénat visant à restreindre le périmètre du délit de prise illégale d'intérêt. À l'origine de cette disposition se trouve un amendement sénatorial conçu de longue date en réaction à une jurisprudence de la Cour de cassation qui considère comme fautifs les élus qui poursuivent un intérêt propre dans l'exercice de leur mission, quand bien même ils n'en tireraient aucun enrichissement personnel ni aucun autre avantage matériel.
De fait, la prise illégale d'intérêt est utile à la préservation de l'impartialité des élus, et non de leur honnêteté. On peut en effet être partial en rompant l'égalité entre des personnes privées, sans pour autant léser l'intérêt général. Ainsi, un maire qui céderait des terrains communaux et qui, parmi plusieurs offres au prix du marché, choisirait celle présentée par ses enfants ne porterait pas préjudice à la commune, mais l'on pourrait considérer sa décision comme partiale.
Les élus doivent, bien entendu, être insoupçonnables, et il serait dommage d'introduire une telle disposition dans un texte pour la confiance dans la vie publique. C'est la raison pour laquelle j'émets un avis favorable à cet amendement visant à la supprimer.