Intervention de Patrick Vignal

Séance en hémicycle du mercredi 20 décembre 2017 à 15h00
Organisation des jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Vignal :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le président de la commission, mes chers collègues, je voudrais avant tout dire merci à Mme Marie-George Buffet qui fut une excellente experte et ministre. Chers amis, un siècle plus tard, Paris a le privilège d'accueillir de nouveau les Jeux olympiques et paralympiques. Ces événements sont l'occasion d'une célébration collective de valeurs communes pour tout un pays. Comme l'a déclaré le Président de la République, l'organisation des Jeux est « une formidable reconnaissance de la France » ; « c'est l'engagement de tout un pays » et la Ville de Paris ne sera pas la seule à accueillir l'événement. Une des raisons du choix de la France tient aux lieux d'exception où se mêleront culture, patrimoine et sport. L'équitation dans le cadre du château de Versailles, le beach-volley sur les pelouses du Champ de Mars, l'escrime dans le Grand Palais sont parmi les disciplines qui profiteront des joyaux de notre pays. Je vous laisse imaginer, madame la ministre, votre émotion au moment de la célébration de vos titres dans un cadre aussi prestigieux que la galerie des Glaces. Les touches continueraient de résonner, encore aujourd'hui, dans ce bel hémicycle.

Dans une société fracturée où le chacun pour soi prévaut sur l'intérêt de tous, où l'on est jugé sur ce que l'on a et non sur ce que l'on est, les Jeux olympiques, porteurs de tolérance, de respect, de goût de l'effort, de dépassement de soi et de solidarité sont l'occasion de remettre ces valeurs au centre de notre quotidien. J'aimerais m'arrêter un instant sur le fait que contrairement à 1924, nous aurons des disciplines paralympiques dont les règles sont adaptées au handisport. Il est indispensable que l'organisation de ces épreuves devienne un accélérateur d'adaptation de nos villes à nos concitoyens en situation de handicap.

Les épreuves olympiques, c'est aussi un moment d'expressions multiples, d'échanges sans frontières, de rassemblement et de fête. J'ai moi-même ressenti ces valeurs lors de mon implication en tant que bénévole, adjoint aux sports ou enseignant chargé de l'événementiel à la faculté des sports, lors de la Coupe du monde de football en 1998, de la Coupe du monde de rugby, lors de l'accueil de trois Tours de France ou de la création du festival international des sports extrêmes, FISE, où 600 000 jeunes étaient réunis au bord du Lez, dans la ville de Montpellier. J'ai mesuré l'émotion que procure la rencontre entre le sport de haut niveau, le grand public et le monde du bénévolat. Le sport est un formidable vecteur de cohésion sociale et je veux souligner ici qu'avant d'être des champions, nos sportifs sont des amateurs qui s'entraînent dans des clubs animés par des gens qui donnent de leur temps et de leur argent. Nous nous devons de ne pas l'oublier et surtout de les soutenir. Durant mes mandats municipaux, j'ai expertisé ces associations, ces clubs sportifs où le temps collectif était l'addition des temps privés, où les biens privés, notamment les voitures personnelles, devenaient les transports collectifs qui véhiculaient les jeunes sportifs d'un point à un autre du département. J'ai encore en mémoire l'organisation des goûters et l'investissement de tous ces bénévoles pour offrir un moment de joie et de partage. Ils devenaient, le temps d'un match, arbitres, responsables du matériel, responsables de la buvette, parents, éducateurs. Cette construction du collectif est la base primordiale de notre vie sociale ; elle est le substrat où va croître l'excellence, le futur champion.

Au-delà de cet aspect créateur de relations sociales, le sport est un élément essentiel de lutte contre certaines maladies. Mettre son corps en mouvement, c'est le faire vivre, c'est lutter efficacement contre l'obésité, les maladies cardio-vasculaires ou le diabète. Apprendre à gérer ses limites, à évacuer le stress ou le trop-plein d'énergie, faire l'apprentissage de l'effort, c'est développer l'estime de soi. Profitons de cette période qui va nous mener à cette fête mondiale de 2024 pour amplifier la pratique de l'activité physique, de la maternelle à l'université ; faisons de nos parcs, de nos jardins et de nos espaces publics de vrais complexes sportifs à ciel ouvert. Les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ne doivent pas être une simple succession de célébrations et de médailles, parce qu'alors nous aurons tous perdu. Ils doivent être une étape supplémentaire dans le développement de tous les sports, dans la mise en lumière de pratiques nouvelles, dans la formation des acteurs à l'accueil de tous les publics, valides ou non. Madame la ministre, faisons en sorte que ces jeux nous fassent passer de visages qui dévisagent à des visages qui envisagent !

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