Mais nous n'avons pas obtenu, c'est vrai, la suppression des rabais.
Je crois que nous avons néanmoins protégé nos intérêts financiers, et je suis surpris que vous dénonciez l'austérité, en appelant à une plus grande générosité internationale de la France, tout en nous reprochant, par un raisonnement comptable – dont vous n'êtes pas coutumier –, notre contribution au budget européen que vous comparez aux sommes obtenues dans le cadre du plan de relance. Nous comptons précisément rembourser le plan de relance au moyen de ressources propres nouvelles, et non par des contributions françaises – ou nationales, de manière générale – supplémentaires. C'est bien le combat que nous devons collectivement mener.
Ceux qui disent que le remboursement du plan de relance nous coûtera davantage que ce qu'il nous rapportera n'en sont pas conscients, mais nous sommes en train de mener ce combat pour les ressources propres et j'ai bon – et grand – espoir que nous le gagnions, si nous nous donnons un peu de mal politique pour livrer en commun cette bataille essentielle. Pardon, je n'insisterai pas pour polémiquer sur ce sujet, mais je crois qu'il n'est pas sérieux de dire que nous sommes encore aujourd'hui dans une Europe de l'austérité.
Nous, Européens, sommes ceux qui dépensent le plus pour soutenir nos économies, nos indépendants, nos salariés et nos entreprises – je ne parle pas ici seulement du plan commun européen ; nous sommes ceux qui, dans le monde, donnent la plus forte réponse à l'urgence de la crise et nous avons été les premiers à adopter un plan de relance important. On peut trouver que ce n'est pas assez – et vous me verrez d'ailleurs à vos côtés pour demander que cette ambition augmente encore –, mais je crois qu'il n'est pas vrai de dire que nous sommes dans une Europe de l'austérité.
Puisqu'il a dû quitter l'hémicycle, je ne reviens pas sur les propos tenus par M. Roussel à propos des accords de libre-échange. Nous sommes justement en train de nous opposer à certains d'entre eux, parce que nous pensons, nous aussi, que la logique qui y préside est dépassée ; c'est exactement la raison pour laquelle nous défendons aussi la prise en compte des exigences environnementales au moyen du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières.
Nous ne serons pas d'accord sur tout, mais, je le répète, on ne peut pas dire que nous sommes dans une Europe de l'austérité. Nous devons la regarder au prisme des changements qui ont été réalisés depuis au moins quatre ans, s'agissant notamment du travail détaché. Si nous supprimions la directive sur les travailleurs détachés au lieu de la réformer, comme nous l'avons fait, nous n'aurions plus à notre disposition aucune règle pour lutter contre le dumping social.
Monsieur le président Bourlanges et madame la présidente Thillaye, je partage vos frustrations, vos frustrations enthousiastes,…