Il est bon de regarder un peu dans le rétroviseur. Avril-mai 2021 : passe tâtonnant – le Président de la République parle dans la presse régionale d'un passe papier ou numérique réservé aux festivals, aux foires et aux expositions. Puis 9 juin : approche plus ferme du passe, appliqué aux salons, foires et festivals avec des conditions de jauge ; le 30 juin : levée de ces conditions de jauge. Au 1er juillet, le passe sanitaire européen est mis en place : il s'agit de retrouver une liberté de déplacement dans l'Union tout en limitant les risques de contamination. Soulagement pour les discothèques, le 9 juillet – l'un de nos collègues, souvenons-nous, avait fait de leur réouverture son cheval de bataille. Changement de ton, le 21 juillet, la poursuite de la levée des mesures sanitaires est contrariée par la propagation du variant delta : dans une allocation jupitérienne est annoncée l'extension du passe aux lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de cinquante personnes – on laisse les maires se débrouiller avec sa mise en œuvre. Le 9 août, sont aussi concernées les terrasses et, selon des modalités à géométrie variable, les transports. Le 30 août, c'est au tour des salariés travaillant dans des établissements recevant du public d'être soumis à l'obligation de présenter un passe sanitaire.
Il me semble important de rappeler tout cela, vous le comprendrez sans doute, madame la présidente de la commission des lois, vous qui avez émis dès le début des réserves extrêmes et insisté sur l'importance d'apporter des limites à l'application du passe pour garantir les libertés fondamentales. Nous ne voulons plus jouer à « Jacques a dit » s'agissant d'un sujet aussi grave : Emmanuel a dit ceci, Emmanuel a dit cela ,