Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mercredi 20 octobre 2021 à 15h00
Vigilance sanitaire — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Merci, monsieur le rapporteur, pour votre réponse effectivement plus précise que ce qui nous avait été répondu en commission.

J'avoue que j'ai du mal à rester calme quand je vous entends, monsieur le ministre, et si les familles de Guadeloupe entendaient ce que vous venez de dire, beaucoup seraient en colère. Vous prétendez que vous ne laisserez jamais personne être privé d'eau de façon durable, mais c'est faux, monsieur le ministre, et vous le savez : vous avez les chiffres et vous pouvez interroger Mme la présidente de la commission des lois, qui a été en Guadeloupe récemment. J'ai vu des gens qui n'ont pas d'eau depuis six ans, je peux vous donner leur nom et leur adresse si vous voulez les rencontrer.

Il est inadmissible en République française qu'un enfant rate un mois et demi de cours par an parce qu'il n'y a pas d'eau à l'école, qu'on trouve des matières fécales dans l'eau – de l'eau « de merde » comme on dit là-bas –, que les eaux de baignade risquent, si on ne fait rien d'ici dix ans, d'être entièrement polluées par les réseaux d'assainissement, parce que c'est ça, la situation aujourd'hui.

Vous ne m'avez apporté, monsieur le rapporteur, que des réponses technocratiques. Vous me dites que ce n'est pas de la compétence de l'État : je crois pour ma part que la santé est une compétence de l'État. Vous nous dites ensuite qu'on intervient quand il y a un problème d'approvisionnement : je suis désolée mais quand les habitants de la Guadeloupe n'ont pas accès à 70 % de l'eau prélevée dans les nappes phréatiques et dans les rivières, qu'est-ce d'autre qu'un problème d'approvisionnement, et un problème très grave qui plus est ?

Peu importe que vous appeliez notre proposition plan ORSEC ou de n'importe quel autre nom, pourvu que ses effets soient concrets : si vous n'avez pas d'eau au robinet, on vous distribuera de l'eau en bouteille et on plafonnera le prix des bouteilles d'eau. C'est une mesure d'urgence et il restera évidemment beaucoup à faire, à moyen et à long terme, et d'abord investir dans les réseaux, mais vous ne pouvez pas, en temps de crise, à des moments où des gens risquent de mourir, vous résigner à les laisser sans eau, monsieur le ministre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.